Haïti dans la 168e place de l’indice de perception de la corruption pour l’année 2019

Dans le dernier rapport de Transparency International sur l’indice de perception de la corruption, Haïti occupe la 168e place pour l’année 2019. Le pays est bon avant-dernier de la région devant le Venezuela avec un score de 18 sur 100.

Sans surprise, le dernier rapport de Transparency International sur l’indice de perception de la corruption vient reprendre ce que les citoyens haïtiens sont en train de dénoncer en Haïti. Pour l’année 2019, Haïti brigue la 168e place sur 180 pays dans l’indice de perception de la corruption. Le pays est ainsi classé en première position dans la Caraïbe et en deuxième dans l’Amérique après le Venezuela dans les indices les plus élevés sur la perception de la corruption. Ce classement est dominé par le Danemark 87 sur 100 et la Nouvelle-Zélande 87 sur 100 qui arrive tous deux en première position. Et le Soudan du Sud 179e et la Somalie 180e ferment ce classement, soit avec des scores de 12 et 9 points.

Contrairement à l’année dernière où il était 161e, Haïti recule de sept places pour atteindre la 168e place. Le pays totalise 18 points sur 100 contre un score de 20 sur 100 pour l’année 2018. Ce score éloigne Haïti des pays de la région caribéenne, notamment de l’autre pays de l’Ile qui affiche 28 points sur 100 en s’arrangeant à la 137e place. En fait, seulement trois pays de l’Amérique dépassent la 150e place. Nicaragua 161e, Haïti 168e et Venezuela 173e sont les bonnets d’âne du continent qui présente un score moyen de 43 sur 100. Il faut souligner qu’Haïti est ex æquo à la 168e place avec la Lybie, la République Démocratique du Congo et la Guinée Bissau.

Entre autres, les différents mouvements de protestation qu’a connus Haïti au cours de l’année 2019 ont pour toile de fond la corruption. De nombreux Haïtiens et Haïtiennes ont manifesté dans les rues pour dénoncer la corruption systématique qui caractérise la gestion du pays au cours de ces dix dernières années. S’il est vrai que la sensibilisation se fait autour de ce fléau qui gangrène le pays, cependant la justice haïtienne n’arrive pas encore à montrer qu’elle peut apporter sa contribution dans cette lutte.

Accusé de corruption, le pouvoir en place, de son côté, peine à donner le signal qu’il peut combattre la corruption. Les scandales se multiplient de jour en jour sous le regard passif des institutions créées pour lutter contre la corruption. Plusieurs rapports sans suivi ont été publiés pour dévoiler la corruption généralisée dans l’Administration publique du pays. Le dossier Petrocaribe est un exemple.

« La frustration face à la corruption du gouvernement et le manque de confiance dans les institutions témoignent de la nécessité d’une plus grande intégrité politique », souligne la présidente de Transparency International, Delia Ferreira Rubio. Elle estime que les gouvernements doivent s’attaquer de toute urgence au rôle corrupteur des grosses sommes d’argent dans le financement des partis politiques et à l’influence indue qu’elles exercent sur los systèmes politiques.

Par ailleurs, la directrice générale de l’organisation, Patricia Moreira, affirme que l’absence de progrès réels contre la corruption dans la plupart des pays est décevante et a une incidence négative importante sur les citoyens du monde entier. Pour lui, pour avoir une chance de mettre fin à la corruption et d’améliorer la vie des individus, nous devons nous attaquer à la relation entre la politique et l’argent. « Tous les citoyens doivent être représentés dans les prises de décisions », précise-t-elle.

Il est vrai que l’organisation Transparency International a toujours pris le soin de faire des recommandations aux gouvernements pour réduire l’indice de perception de la corruption.

Woovins St Phard

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES