Confusion totale au Sénat: des sénateurs sont invités à remettre les biens publics qu’ils détenaient

Dans une note portant la signature du secrétaire général du Sénat, Rony Gilot, les sénateurs qui ne sont plus en fonction depuis le 13 janvier 2020, entre autres officiels du Parlement, sont priés de restituer au Sénat de la République les biens publics mis à leur service. Cette note n’a pas précisé si la requête concerne également les parlementaires actuellement dans un bras de fer avec la Présidence.

Depuis après le tweet du président Jovenel Moïse constatant la fin du mandat de deux tiers des sénateurs, le Parlement haïtien est dans l’agonie. Il est notamment piétiné par l’Exécutif. Même les sénateurs eux-mêmes n’arrivent pas à s’entendre sur le nombre de sénateurs éligibles pour siéger au Sénat.À travers une note portant la signature du secrétaire général du Sénat, Rony Gilot, le Bureau du Sénat de la République invite instamment les personnes en possession (sénateurs en fin de mandat, employés en rupture de contrat ou de service) de matériels quelconques du Sénat (véhicules ou autres), mis temporairement à leur disposition, de bien vouloir les acheminer au secrétariat général du Sénat. Cette note mise en circulation le 20 janvier vient créer de la confusion.

Par cette note, le Bureau du Grand corps a omis d’apporter la précision nécessaire autour de la fin ou non du mandat de certains sénateurs. Au contraire, la note renforce la confusion. En outre, la note présage que c’est l’Inspection générale des finances (IGF) qui a ordonné cet inventaire exhaustif et précis du patrimoine de l’institution. En revanche, un délai de trois jours francs est accordé aux concernés. « Passé ce délai, des mesures appropriées seront prises pour récupérer les biens de l’institution », stipule cette note.

Qu’en est-il des sénateurs en conflit avec le président et dont leurs dossiers sont pendants par devant la justice ?

Des sénateurs du fameux tiers « renvoyés illégalement » continuent de siéger comme sénateurs de la République. Certains d’entre eux ont fait savoir qu’ils continuent d’aller à leurs bureaux pour travailler. Pourtant, ils n’arrivent toujours pas à s’entendre sur cette question épineuse de mandat. Cependant, le mercredi 22 janvier, ces sénateurs ont, à nouveau, été empêchés d’accéder au Palais Législatif. Les sénateurs Jean Renel Sénatus et Dieupie Chérubin ont été forcés de rebrousser chemin à cause des dispositifs mis en place par la Police nationale. Les deux sénateurs ont, pour contester, garé leurs véhicules à l’entrée principale du Sénat. Ils ont fait venir un juge de paix pour le constat légal.

Les sénateurs sont divisés sur cette question épineuse de mandat. Le président acclamé par consensus entre les dix sénateurs du Grand corps, Pierre François Sildor, ne souhaite pas intervenir pour le moment. Il dit attendre les décisions des autorités judiciaires et électorales.

Comme à son habitude, le sénateur du Centre Willot Joseph ne mâche pas ses mots pour fustiger ses collègues après la publication de cette note. Il estime que certains de ses collègues ne comprennent rien. Il leur demande du respect. Il souhaite que ses collègues rectifient le tir.

Par ailleurs, le sénateur du Centre a fait savoir que son mandat arrive à terme en janvier 2022. S’il fait partie du groupe dont le mandat est en discussion, Willot Joseph veut que ses collègues apportent des précisions sur la note publiée par le secrétaire général. Selon Willot Joseph, si certains sénateurs ont été propulsés à leurs postes grâce au président Jovenel Moïse, lui, il est arrivé au Grand corps avec le vote de ses mandants. « Vous devez me respecter comme sénateur de la République », scande le sénateur du Centre.

Entretemps, la République est dans la confusion la plus totale quant à la fin ou non du mandat d’un groupe de sénateurs. Les institutions concernées tardent à se prononcer. Les politiques continuent de faire leurs affaires dans ce dossier combien important.


Woovins St Phard

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