Un traumatisme pour le peuple haïtien

Le mandat de Jovenel Moïse n’arrive pas encore à son terme que l’opposition a conclu que c’est un désastre. Il est tout aussi vrai que la misère de la population est à son paroxysme. D’une part, un exécutif qui fait du surplace et de l’autre, une opposition intraitable qui refuse de discuter.

Selon l’opposition, en l’espace de trois ans, Jovenel Moïse est en passe de devenir l’un des pires chefs d’État ayant accédé à la magistrature suprême de l’État. Depuis son élection jusqu'à aujourd’hui, il subit la pression des opposants politiques qui exigent sa démission. Les reproches adressés au chef de la nation sont multiples. Comme l’opposition, le dauphin de Michel Joseph Martelly renvoie la balle au camp adverse soutenant que ce sont les radicaux qui l’empêche d’apaiser la misère de la population.

Les enjeux sont importants. Deux positions extrêmes hantent la vie populaire. En considérant l’évolution des chiffres durant la période en question, tous les indicateurs sont en rouge et, parait-il, sauf que la population en est consciente. Quant aux politiques, ils vivent leur quotidien dans l’obstination d’une idée fixe : la prise et la conservation du pouvoir. Entretemps, le constat est évident, la vie en Haïti se transforme en enfer et, de surcroît, personne ne sait pour combien de temps. Légalement, il reste au président deux ans pour combler son quinquennat tandis que l’opposition politique, sans langue de bois, mais avec une désinvolture exagérée, exige que Jovenel Moïse jette l’éponge.

L’économie et la sécurité sont à leur plus bas niveau

Le taux d’inflation atteint un niveau sans précédent. La monnaie nationale flirte avec les 100 gourdes pour un dollar. Les prix des produits ont explosé. Le taux de chômage, les déficits budgétaires sont entre autres les faces visibles de l’instabilité politique qui sévit dans le pays. Les évènements de pays lock, nouvelle stratégie de bataille des opposants politiques, ont carrément tout hypothéqué. À cela s’ajoute le fourmillent des gangs armés à travers le pays et leur cohorte de massacre qu’ils ont causé non seulement sur la population civile, mais, en particulier, sur les forces de l’ordre.

Les politiques s’accrochent à leur mandat et la population à sa misère

Au-delà de toutes considérations, une réalité s’impose : la question du mandat. En effet, hormis les conséquences de la crise, la cause principale de la corde raide est à rechercher dans la question du mandat. Source de divergence et de contradiction. D’une part une opposition, incluant des parlementaires exigeant avec les moyens forts la révocation du mandat d’un président élu avant son terme, et de l’autre, un chef d’État qui révoque, selon plus d’un, le mandat d’environ 1/3 d’un Sénat en fonction.

La population, bouclier des extrémistes

Tout se fait au nom de la population. Selon les opposants au régime en place profitante et/ou occasionnant les mésaventures de la masse populaire, l’opposition est légitime aux yeux de la nation et par conséquent, ouverte à son bien-être en portant sa revendication sur le macadam et par-devant qui de droit ; celle d’un départ prématuré du président. Laquelle opposition ayant infligé trois mois, pour rien, de pays lock à cette population. Entre temps, le président s’est accroché pouvoir. Son argument était de protéger l’intérêt du pays en refusant de la livrer au chaos et entre les mains de leaders aventuriers sans qualités ni légitimité.

Daniel Sévère

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES