« Le président de la République Jovenel Moïse ne passera pas le mois de novembre à la tête du pays », ont scandé des leaders de l’opposition au soir d’octobre 2019. Pour démontrer leur ferme volonté de renverser le pouvoir PHTK, des chefs de l’opposition avaient promis d’installer un président provisoire à la tête du pays depuis le 18 novembre 2019. Le 13 janvier 2020, le mandat des députés et du 2/3 des sénateurs est arrivé à son terme, et Jovenel Moïse est encore président de la République. Ce qui pousse des citoyens avisés à considérer le pouvoir et l’opposition comme deux ailes d’un oiseau menteur.
Le 18 novembre 2019, la date prévue par des membres de l’aile dure de l’opposition pour la déclaration officielle du président provisoire de la République, lequel serait choisi par les opposants au pouvoir en place, personne n’a eu bruit du message du « nouveau président ». Ce jour-là, Me André Michel, une figure de proue de l’opposition anti-Jovenel Moïse, était injoignable par la presse, d’après plusieurs témoignages de journalistes. Et, des semaines plus tard, l’homme de loi a tranquillement fait sa réapparition sur la scène sans fournir aucune explication viable sur cette promesse non tenue.
Tandis que les membres de l’aile dure de l’opposition ont rejeté d’un revers de main les appels au dialogue du président Moïse à cause de son défaut de crédibilité et de ses promesses non tenues. Très souvent, les opposants mettent en exergue la fameuse promesse du premier citoyen de la République relative à l’électricité 24 heures sur 24 et la sécurité alimentaire. « Nous ne pouvons pas nous asseoir avec un président impliqué dans la corruption, dans la fausseté », martèlent-ils lors de leurs multiples conférences de presse. Des citoyens, désireux de garder l’anonymat, ont déclaré que le président Moïse est un fieffé menteur, car il n’a pas gardé ses promesses. Mais ces compatriotes se disent aussi dépités face à la capacité de manipulation, de nuisance de l’opposition.
Entre un pouvoir et une opposition qui trouvent leur plaisir à faire des promesses qu’ils ne peuvent tenir, quel est l’avenir de la nation ? C’est la question que se posent plus d’un depuis des mois. Lors d’un entretien, un homme de 60 ans environ s’est interrogé ainsi : qu’est-ce qui va arriver si un menteur remplace un menteur ? Malheureusement il n’a pas répondu. Cependant, l’écrivain français Jean Giraudoux a souligné que, quand on a découvert qu’un ami est menteur, de lui tout sonne faux alors, même ses vérités. C’est sûrement dans cet ordre d’idée que l’algérien Mazouz Hacène a déclaré dans ses « Réflexions » que le mensonge peut cacher temporairement la vérité, mais il oublie qu’aucun nuage ne peut cacher éternellement le soleil.
Josué Pierre-Paul
