Raco Deco gagne le gros lot, pour la reconstruction du Palais national

D’une pierre plusieurs coups, le groupe Raco Deco va désormais s’imposer dans la liste des plus prestigieuses institutions du pays, impliquées dans la construction des plus importantes institutions du pays, en raflant le projet de la reconstruction du Palais national détruit le 12 janvier 2010, lors du tremblement de terre.

Dix ans après le séisme, soit le 12 janvier 2020, la plupart des survivants de ce drame vont tenter de se venger de la nature, en proposant la reconstruction de l’ancien bâtiment dans sa version initiale, suivant les contours de l’architecte Georges Baussan.

Des noms, parmi les plus compétents, se sont associés dans cet ambitieux projet présenté par la firme « Raco Deco / Adyaye Associés ». On peut citer l’architecte haïtienne Cassandre Méhu, l’architecte britannique d’origine africaine David Adjaye, et plusieurs autres spécialistes tels que : Joe Franchina, André Dupras, Kahila Hogarth, Ginette P. Mathurin, Yves Lopez, Emile Milihim, Bayyinah Bello et Suze Mathieu.

Détentrice d’une maitrise en conservation de propriété urbaine, historique et culturelle. Cassandre Méhu est membre de plusieurs associations socioprofessionnelles dans les domaines de la construction et de l’architecture en Haïti, en dehors de sa distinction reçue dans le concours de Digicel entrepreneur.

Derrière cette femme agit l’architecte concepteur, David Adjaye, un nom à retenir dans l’histoire contemporaine de l’architecture moderne. Son grand projet à date a été le Musée de l’histoire et de la culture afro-américaine du Smithsonian. Et l’ingénieur de structure, Kevin Poulin, qui est détenteur d’un doctorat en génie mécanique et une maîtrise en génie des structures avec plusieurs années d’expérience. Deux experts étrangers pour compléter cette équipe regroupant plusieurs autres professionnels haïtiens.

Cette proposition tient de la coupe de l’ancien bâtiment. Le nouveau plan va intégrer ou inspirer un nouvel environnement totalement rénové dans l’aire du Champ de Mars. Ce projet va désormais placer le Palais national entre la tour 2004 et une nouvelle pyramide qui sera construite en mémoire des milliers de victimes du séisme du 12 janvier 2010.

Dynamique à la fois moderne et symbolique, cette nouvelle pyramide va rappeler les temps des Pharaons, qui portent les marques des pyramides, parmi les plus prestigieuses constructions destinées à la mémoire des morts.

De retour dans la ville et à la vie, l’ancien Palais national sera ressuscité, tout en ouvrant la voie à une nouvelle avenue, qui sera dédiée à la renaissance. De cet ensemble, la pyramide qui va s’imposer comme le nouveau mémorial des victimes du séisme va tenter de toucher le ciel. Le palais présidentiel pour sa part, comme principal bâtiment va se détacher des autres structures administratives pour mieux renforcer son prestige.

Différents spécialistes en architecture, dans la construction des grands bâtiments et des techniques de construction parasismique, paracyclonique et d’autres spécialistes haïtiens et des étrangers venus de la diaspora haïtienne, de la Caraïbe, d’Amérique du Nord, comme le Canada, d’Europe, notamment en France et en Espagne, et en Afrique, se complètent dans la conception de chacun de ces projets ambitieux.

Des similitudes dans les projets disposent d’un bassin pour représenter l’élément eau qui symbolise la vie. Des espaces verts pour purifier l’air, ainsi que des formes circulaires très visibles tant dans la construction du bâtiment que dans l’aménagement de son environnement immédiat, en dehors d’un mémorial destiné à la mémoire des victimes. L’écologie et l’intégration urbaine, les traditions et la modernité sont parmi les constances dans ces visions proposées et partagées autour de ce que serait le futur palais.

Des questions à se poser désormais, après la délibération et le choix du projet gagnant. Combien va coûter ce grand chantier incluant la reconstruction du Palais national ? Combien de temps vont durer ces travaux ? Quels sont les points qui seront revus dans la finalisation de ces plans ? Quelles sont les considérations à prendre en compte en termes de sécurité globale du site, de bâtiments souterrains, de salles concues pour l’organisation des réunions stratégiques, des pays et des équipements qui vont fournir les matériaux et les équipements, les sorties de secours et d’urgences, les couloirs souterrains, etc.

Derrière les beaux et somptueux bâtiments présidentiels, c’est l’avenir de toute une nation qui est en jeu au quotidien. Haïti a déjà connu des jours sombres, avec l’explosion du Palais national et les invasions régulières dans les saisons des coups d’État militaires. Comment les dimensions utilitaires et esthétiques, symboliques et sécuritaires vont-elles se compléter derrière ce futur palais qui va accueillir à la fois les plus hauts dignitaires étrangers lors des rencontres et les cérémonies, ainsi que les bureaux et les appartements des prochains chefs d’État haïtiens.

Dominique Domerçant

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