Dix ans après le séisme du 12 janvier, Haïti tarde à se relever

Les conditions de vie de la population deviennent de plus en plus précaires dix ans après le séisme. Les constructions n’ont pas été améliorées, et les bidonvilles prolifèrent. En attendant une autre catastrophe, la plupart des bâtiments écrasés peinent à être reconstruit en plus de la crise politique qui s’aggrave.

Quelques bâtiments au Centre-ville de Port-au-Prince ayant été gravement endommagés rappellent l’ampleur du cataclysme qui a emporté des centaines de milliers de vies et des biens matériels dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince et ses environs.
Nombreux sont ceux qui sont encore tourmentés par le départ brutal d’un ou de plusieurs membres de leurs familles. Et dire qu’en plus de tout cela, beaucoup de rescapés avaient été obligés de vivre avec des handicaps physiques. Les cicatrices demeurent indélébiles.


En dépit du fait qu’ils vivent dans le désarroi, la majorité de la population nourrissait beaucoup d’espoir, sachant que la promesse des membres de la communauté internationale et des dirigeants haïtiens de reconstruire le pays allait se matérialiser.

Pourtant, dix ans après, c’est la grande désillusion. Les conditions de vie de la population n’ont pas changé, une petite clique vit dans le luxe alors que la majorité est toujours très mal logée. Nous multiplions partout les bidonvilles ou les gens vivent dans la promiscuité la plus totale.

Le droit à l’éducation est bafoué, les enfants sont contraints de rester chez eux de temps à autre, et la qualité de l’éducation laisse encore plus à désirer, et ceci à tous les niveaux.

Entre manifestations et promesses non tenues, nous faisons accroitre la mauvaise gouvernance et l’instabilité politique.

Les citoyens perdent leur droit de circuler, l’État n’a plus le contrôle du territoire, et ce, au profit des gangs armés qui deviennent maitres du jeu en établissant leurs propres règles.

Nous fragilisons davantage notre vie à travers les constructions anarchiques érigées dans les mornes et au bord des ravins sous le regard passif des municipalités.

Où sont passés les services de génie au niveau des municipalités ? Que peuvent-ils pour empêcher les constructions hors normes ?

Nous oublions trop facilement que le pays demeure sous la menace d’autres tremblements de terre puisque la faille septentrionale traversant le Grand Nord et celle d’Enriquillo qui s’étend sur toute la presqu’ile du sud continuent de libérer de l’énergie et peuvent à tout moment provoquer un autre séisme comparable à celui du 12 janvier, selon les spécialistes.

10 ans après, le Palais national, siège de la Présidence n’a toujours pas été reconstruit.

D’autres bâtiments qui devront loger le ministère de l’Éducation nationale, la Cathédrale de Port-au-Prince et le Palais de justice sont en attente.

Le Champ-de-Mars qui abritait des sinistrés de la catastrophe se trouve dans un état de délabrement total.
Haïti en 2020 est un pays à genou ou les besoins apparaissent illimités, pendant que les ressources deviennent extrêmement rares.

Mario Sylvain

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES