Gonaïves : ASIRE fait le procès de l’année 2019

Dans une note rendue publique, l’Asosyasyon inivèsitè revolisyonè (ASIRE) a pris position sur les faits survenus en 2019 et a dressé un long portrait des grands événements qui ont marqué la deuxième décennie de l’an 2000. Cette association d’universitaires progressistes devenue symbole de la lutte anti corruption dans la cité de l’Indépendance veut, par cette prise de position, mettre en garde les acteurs politiques sur leurs responsabilités vis-à-vis de la population qui, selon les vœux du père fondateur de la nation doit vivre libre et dans le bien-être général.

Véritable foyer de résistance antigouvernementale aux Gonaïves, ASIRE a utilisé plusieurs stratégies pour mettre à bas le pouvoir en place. Sit-in, conférences, manifestations populaires et toute une série d’initiatives visant à mettre fin au règne du PHTK. Bien que les mouvements auxquels ils ont participé n’aient pas abouti à la chute de président de la République, ces jeunes universitaires restent attachés à leur idéal. Un changement de système en faveur de la masse défavorisée.

« ASIRE salue le courage de la population haïtienne qui vient de passer une année à combattre avec force et détermination, la domination du système capitaliste et impérialiste en faveur d’une autre condition de vie. Comme tout le monde pouvait le constater, l’année 2019 a été une année de mobilisation populaire qui a fait naître une lueur d’espoir dans le cœur de la masse défavorisée dans la lutte pour le bien-être », ont-ils écrit.

Pour eux, l’année 2019 a été le summum d’une décennie bouleversante marquée surtout par le séisme du 12 janvier et de l’arrivée de l’équipe du PHTK au pouvoir. « La fin de l’année 2019 marque aussi la fin d’une décennie difficile pour la masse populaire dans le pays. Une décennie commençant avec un tremblement de terre qui a causé la mort d’environ 300 000 habitants et 1.5 million de sans-abris sans oublier les handicapés. Après ce séisme rageur, le pays allait connaître un évènement malheureux, celui de l’arrivée du chanteur Sweet Micky au pouvoir grâce au concours de l’OEA, la communauté internationale et la bourgeoisie du pays.

Un drame politique sans précédent qui nous emmène tout droit dans un carrefour où la corruption, l’impunité, le viol, l’insécurité et la criminalité battent leur plein dans le pays aux yeux de tout le monde comme si c’était normal. Tout le monde peut constater que le régime néo-macoute du pouvoir PHTK a apporté plus de malheur au pays que le tremblement de terre du 12 janvier, caractérisé par la misère, la faim et le chômage. Ce qui nous permet de comprendre que le pays est pris en otage par un groupe de gang avec le support de l’impérialisme américain », ont-ils soutenu.

« L’arrivée de Jovenel Moïse au pouvoir, en remplacement à Michel Martelly, est l’expression de la honte, du vol, du crime au plus haut niveau dans le pays. Quand on se souvient qu’il est arrivé avec un dossier de blanchiment d’argent sur son dos et de plus, le rapport CSC/CA prouve qu’il a participé dans la dilapidation du fonds Pétrocaribe, considéré comme l’un des plus grands scandales de corruption dans l’histoire du pays. Jovenel Moïse a fait un nombre pharaonique de promesses non tenues. Depuis son début de mandat, son seul résultat réside dans le renforcement du vol et de la corruption. Tels que, le scandale des kits scolaires, le dossier Dermalog, etc. Mais surtout l’augmentation de la criminalité comme le massacre de La Saline, Tokyo, Kafou Fèy, Bel-Air, Marianie et Chemin neuf à Saint Marc. Malgré les évènements du 6-7 et 8 juillet 2018 marqués par l’émeute dans les rues de Port-au-Prince. Pendant l’année 2019, beaucoup d’énergie a été dépensée par la population pour combattre la domination impérialiste et bourgeoise pour renverser la chaudière. Mais, nous sommes convaincus, pour renverser la chaudière, que le président Moïse, accompagné de ses acolytes, doit partir et doit être jugé pour corruption », ont-ils poursuivi.

Enfin, ils ont rappelé à tout le monde que l’année 2020 est arrivée avec tous les problèmes qu’ils ont combattus durant l’année 2019. Le procès Petrocaribe, le procès Dermalog, le dossier des kits scolaires et les procès des massacres dans les quartiers populaires. Une raison pour que la lutte puisse continuer en 2020 contre ce système en dépit des menaces du président de la République visant à décapiter ceux qui sont en opposition avec lui. Ils demandent à la population de continuer les luttes revendicatives pour faire échec à Jovenel Moïse, intendant de la communauté internationale pour renouer avec l’idéal de Dessalines qui est celui du bien-être pour tous.

Lesly Succès

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