Gonaïves : reprise en demi-tête des activités scolaires

La réouverture des classes tant attendue depuis plusieurs mois dans la cité de l’Indépendance n’a pas eu lieu comme tout le monde l’attendait ce mardi 7 janvier 2020. Ce, en dépit de nombreuses marches réalisées à cet effet le mois dernier par plusieurs organisations de la société civile, notamment par certains citoyens qui espéraient voir les enfants reprendre le chemin de l’école. Comme d’habitude, les écoles congréganistes ont été les plus en vue pour cette journée de reprise des classes dans la cité.

Comme annoncé en fin de la semaine passée, les activités sont reprises dans la ville. Les banques, les bureaux publics et privés ont repris du service, à une exception près, toutes les écoles n’ont pas suivi la cadence malgré l’appel du maire de la ville et la garantie donnée par certains membres impliqués dans la lutte contre le gouvernement de la République de laisser fonctionner l’école sans aucune contrainte.

Abdias Thélusmé, directeur de l’institution mixte John Locke(IMJL) a énuméré trois raisons, qui selon lui qui a empêché la reprise normale des classes. En premier lieu, la grande habitude qu’ont certains élèves de ne pas se présenter le premier jour des classes même en temps normal, et d’autres qui attendent la deuxième semaine. En deuxième lieu, il y a la zone de provenance de certains élèves, car beaucoup d’enfants qui sont scolarisés aux Gonaïves ont des parents à la campagne, il est évident que certains parents ne pouvaient pas entretenir leurs enfants pendant les trois mois de blocage dans la ville. Ces enfants qui étaient obligés de laisser la ville ne sont pas encore revenus pour reprendre le chemin de l’école et probablement observent comment ça va se passer avant de revenir. Et enfin la troisième qui est la cause fondamentale, c’est la circonstance qui a entraîné la fermeture de l’école. Des hommes armés qui circulaient avec des armes automatiques ont laissé une psychose de peur chez les enfants, chez les parents et même chez les directeurs et professeurs d’école. Malgré l’annonce de la Mairie pour la reprise des classes aujourd’hui, tout le monde reste prudent. C’est de la méfiance si on peut l’appeler ainsi. Bien que ce sont des gens qui ont créé le blocage qui annoncent qu’ils lèvent le blocage. Cependant les parents ne sont pas tout à fait confiants. Étant donné que certains endroits ne sont pas totalement déblayés, tout le monde pense que cela peut recommencer à n’importe quel moment, a-t-il conclu. Toutefois, il a confirmé que certaines écoles ont pu fonctionner timidement.

Professeur Didier Pierre, coordonnateur du Syndicat des professeurs et enseignants de l’Artibonite, va dans le même sens, en évoquant deux facteurs : le manque de confiance dans l’annonce de la réouverture et ensuite, les autorités n’ont pas pris les mesures nécessaires pour donner confiance aux parents. De ce fait, tout le monde observe si cela va bien se passer comme cela a été annoncé. Sans oublier la réalité économique pour certains parents qui redoutent une reprise des mouvements après une semaine de classe comme cela s’était produit en septembre. De plus, nous avançons vers une date fatidique le 13 janvier avec la caducité du Parlement, les parents redoutent un nouveau phénomène lock, a précisé M. Pierre.

Même son de cloche pour deux parents contactés par le journal, qui affirment vouloir attendre l’écoulement de la semaine pour savoir s’ils vont envoyer leurs enfants à l’école.

Lesly Succès
 

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