Gonaïves : quid la commémoration du 216e anniversaire de l'indépendance ?

La ville des Gonaïves se dirige vers un début d'année extrêmement tendu, après la détermination affichée par l'opposition radicale et les représentants de la Table de concertation dans l'Artibonite pour entraver le séjour du président dans la cité de l’Indépendance le premier janvier 2020. L'annonce a été faite après la grande mobilisation du 5 décembre et a été reprise dans de nombreuses prises de parole, récemment, une lettre ouverte a été adressée au monseigneur du diocèse lui demandant d'annuler le Te Deum de la Fête de l’Indépendance. À quatre jours de la commémoration de la date fatidique, le doute plane encore.

Les Gonaïviens, et peut-être l’ensemble des Haïtiens, se demandent, à quelques jours du premier janvier, si le président se rendra dans la cité de l'Indépendance pour la commémoration du 216e anniversaire de l'indépendance du pays. La récente visite nocturne du président a ravivé les débats. Mais, elle renforce surtout la pression sur la ville. D'un côté les partisans du pouvoir qui s’accrochent à la venue du président et de l'opposition radicale qui multiplie des mouvements ponctuels pour reprendre le dessus.

Aucun dispositif réel de préparation n'a été remarqué contrairement aux années précédentes. Dans une interview donnée la semaine dernière à l'émission Kafou verite, le maire de la ville a affirmé n'avoir reçu aucune notification de la part de la Présidence annonçant le séjour du président dans la ville.

Dans une conférence de presse donnée lundi dernier, le sénateur Latortue a pointé du doigt la délégation départementale de l'Artibonite et la direction départementale du MTPTC ainsi que la Police, qui selon lui, se sont cachées derrière un prétexte de nettoyage des rues pour attaquer les habitants du quartier de Raboteau. Et d'après les informations données par les responsables de l'opposition radicale et du porte-parole du parti Ayiti an Aksyon, les funérailles de Cénoble Mécène, victime lors des échanges entre la Police et les hommes armés, seront chantées sur la place d'armes des Gonaïves le 1er janvier 2020. Ce qui laisse présager une perturbation des activités de commémoration avec la présence du président.

Pour l'heure, les deux camps sont à couteaux tirés. Cependant, les rumeurs enflent. D'après des informations diffusées par le journaliste Frantz Renel Lebrun, qui se réfère à une source au niveau de la délégation départementale de l’Artibonite, le président Moïse ne viendra pas aux Gonaïves le 1er janvier comme le veut la tradition, en dépit de la volonté de certains proches du pouvoir qui souhaiteraient aller accueillir le cortège présidentiel depuis Montrouis. Cette décision, selon la source, est prise dans le but d'éviter d'éventuels affrontements. Cette décision implique aussi l'annulation de toutes les subventions de l'État central à la ville pendant la période de fin d'année.

Lesly SUCCÈS

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