Ce mercredi 13 avril 2022, la gourde continue de perdre sa valeur par rapportau billet vert. Des agents de change du marché informel tiennent les autorités responsables du manque de la circulation du dollar américain sur le marché national. Pour eux, le dollar est devenu une marchandise de luxe depuis un certain temps. Ce qui pour ces cambistes est du boycottage de leurs activités par l'État haïtien. Le taux de change pour un dollar américain s'élève à 110 jusqu’à 115 gourdes, ont-ils informé. Pourtant, le prix de vente, dans certains endroits pour un dollar américain, peut atteindre 125 jusqu’à 130 gourdes, confirment ces cambistes. Conjointement, ces derniers se plaignent de la montée des prix des produits de première nécessité sur toute l’étendue du territoire national. Pour cause, ils disent assurer difficilement leurs besoins et ceux de leurs proches.
En effet, les prix des produits ne font que s'apprécier sur le marché local et l'indice général des prix à la consommation (IPC), du mois de février dernier,tourne autour de 204. 9, ce qui représente un glissement mensuel de 2.1%.
En ce qui concerne la valorisation du dollar américain par rapport à la gourde, des cambistes pointent du droit les autorités qui n’ont pris aucunemesurepour empêcher cela. Ils disent ne pas savoir à quel saint se vouer alors qu'ils sont en pleine période pascale et les prix des produits de base ne cessent de grimper.
La chute de la gourde a de graves répercussions sur la population haïtienne, plus précisicément sur les plus vulnérables. Le coût de la vie augmente et le peuple est aux abois, déplore l'un des cambistes interviewés par le National. Les autorités exigent aux citoyens de faire leurs transferts en dollar tandis que ce sont elles qui empêchent la libre circulation du dollar sur le territoire. Oú est ce qu'on va trouver ce produit de luxe, entre les mains de qui, se demande-t-il ?
Pour sa part, Carlo (nomd’emprunt) qualifie de démagogie et d'abus, la décision prise par l’État de limiter la sortie du billet vert dans les banques. Selon lui, c'est pour boycotter les activités des cambistes. « Notre activité ne fonctionne pas vraiment. Actuellement le dollar s'achète à 110 jusqu’à 115 gourdes. Il nous arrive de ne même pas trouver 200 dollars en achat par jour. C'est rarement qu'un client peut venir nous vendre 100 dollars. Nous continuons à sortir dans les rues pour faire cette activité dans l’unique but de combattre le stress quotidien, mais cette affaire n'est plus rentable.», a-t-il expliqué l'air découragé.
Certaines personnes s’inquiètent du risque accru d'un grand éclatement social dans le pays, ou craignent de vagues protestations qui pourraient engendrer des dommages collatéraux. Toutefois, d’autres pensent que les autorités concernées doivent agir dans le plus bref délai en mettant en place une politique monétaire pour pallier ce problème, autrement, la gourde continuera à subir la pression du dollar américain, et la population haïtienne va continuer à en payer les frais.
Vladimir Predvil
