Des syndicats ouvriers annoncent la reprise de la mobilisation

Plusieurs syndicats des travailleurs évoluant dans le secteur du textile et de la sécurité comptent fouler à nouveau le bitume le 1er etle 2 mai prochain pour continuer à réclamer 1500 gourdes comme salaire minimum et de meilleures conditions de travail. Une décision prise après les nombreuses promesses non tenues de l'équipe gouvernementale, expliquent les responsables de ces organisations syndicales.

Ils étaient plusieurs milliers d'ouvriers à gagner les rues, en février dernier, à l'appel des dirigeants de syndicats pour réclamer une augmentation salariale pouvant, expliquaient-ils à l'époque, les aider à faire face au coût de la vie, qui a considérablement augmenté, surtout avec la majoration du carburant sur le marché local, par le pouvoir en place. Les manifestations ont été sévèrement réprimées par les agents de l'ordre dépêchés sur les lieux.

La violence et  la répression perpétrées lors des mouvements revendicatifs des travailleurs avaient occasionné plusieurs blessés et coûté la vie à un jeune journaliste de 22 ans. Néanmoins, le gouvernement avait révisé à la hausse le salaire minimum journalier. Un montant de 685.00 gourdes avait été concédé aux ouvriers de la sous-traitance, loin des 1500 gourdes réclamées.

Environ deux mois après, les syndicalistes ont décidé de revenir à la charge, en appelant une fois de plus les ouvriers à investir les rues, à l'occasion de la Journée internationale du travail le 1er mai. Thelemarque Pierre du SPM-BO se montre critique à l'égard de l’État du fait qu'il continue à percevoir l’ impôt sur le revenu individuel (IRI) sur les ouvriers qui, précise-t-il, ont déjà du mal à joindre les deux bouts, par rapport à la cherté de la vie.

Il déplore que l'État haïtien prélève cet  argent alors que, dit-il, les travailleurs n'ont même pas accès aux besoins de base. Plus loin, M.Pierre soutient que,suite à quelques rencontres, le gouvernement avait promis, via le ministre des Affaires sociales et du Travail, d'accorder aux ouvriers une carte de débit, dans l'objectif de les permettre de s'assurer le transport et la nourriture tous les mois. Mais, aucune des promesses n'a été respectée,déplore-t-il.

Les syndicalistes condamnent également la passivité de l'État face à la dégradation de la situation sécuritaire du pays. Jean Wilgens Charles, président de l'organisation socio politique « Esklav révolte » pointe du doigt l'élite économique dans la dégradation du pays. Selon lui, certains hommes d'affaires ne sont pas innocents dans cette crise multidimensionnelle depuis quelque temps.

En ce sens, les responsables d'organisations syndicales, présents à cette conférence, invitent toutes les couches de la société, affectées par la conjoncture, à les rejoindre sur le macadam le 1er mai pour cette manifestation qui débutera dans les parages de la SONAPI pour aboutir devant la résidence officielle du Premier ministre Ariel Henry, à Musseau.

 

Esdra Jeudy

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