PÉNURIE DE CARBURANT

Le marché noir grossit

Avec la rareté des produits pétroliers sur le marché haïtien, le marché noir est devenu la seule option des consommateurs qui n'arrivent pas à trouver l'essence dans les stations-service. À Pétion-Ville et dans divers autres coins de la zone métropolitaine, le galon de la gazoline se vend à 750 gourdes, tandis que celui du diesel entre 850 et 1 000 gourdes.

Les divers chargements des camions au terminal de Varreux et celui de Thor ne semblent pas suffire à l'alimentation des différentes stations de service. Depuis environ trois semaines, la distribution des produits pétroliers est faite de manière irrégulière à travers tout le territoire de la République. Beaucoup de gens s'interrogent sur les rapports journaliers faisant état des camions-citernes qui ont été chargés dans les différents terminaux. 

Depuis plusieurs semaines, Marc André Dériphonse de l'Association nationale des propriétaires des stations-service avait souligné que les compagnies pétrolières n'étaient pas en mesure de passer leurs commandes suite aux effets de l'augmentation du prix des produits pétroliers sur le marché international.  Par ailleurs, il avait soutenu que l'État haïtien devrait subventionner directement ces compagnies afin de permettre à ces derniers d'accumuler assez de fonds pour renouveler leurs stocks.

Au niveau des rues de la capitale, les rumeurs liées à une éventuelle augmentation du prix des produits pétroliers commencent à refaire surface. Certains citoyens estiment que c’est le gouvernement qui est à la base de cette rareté constatée au niveau du pays. « Il sait là où ils veulent arriver. Depuis la montée de prix du baril de pétrole sur le marché mondial à cause de la guerre entre la Russie et l'Ukraine, il ne cesse de nous manipuler », a confié un jeune motard.

Parallèlement, la distribution de l'essence dans les pompes est devenue une activité rare. « Si aujourd'hui, on distribue l'essence dans cette station, on peut passer deux ou trois jours sans observer une autre distribution. Ainsi, trouver  l'essence de façon régulière est un casse-tête pour nous les consommateurs », a-t-il affirmé. 

Par conséquent, le marché noir de la vente des produits pétroliers à travers les rues n'a pas retardé. Depuis plus de trois semaines, il y a le retour des galons jaunes au niveau de diverses artères de la capitale haïtienne, a expliqué Jean, un chauffeur de transport en commun assurant le trajet Petion-Ville passant par Canapé vert et le Centre-ville.  « Nous sommes obligés d'acheter le galon du diesel à 800 gourdes et dans plusieurs coins, la gazoline est entre 500 et 750 gourdes. Nous n'avons pas d'autre choix, sinon nous devons laisser la camionnette de côté, ce qui signifie, mourir de la faim », a-t-il expliqué.

Par ailleurs, les files d'attente pour acheter du carburant au niveau des stations-service continuent à provoquer les embouteillages dans les rues de la capitale. Déjà, plusieurs citoyens pensent que ce serait une mauvaise décision du pouvoir en place, d'augmenter le prix du carburant sur le marché national. Surtout lorsqu'ils considèrent que l'essence est un produit transversal qui provoquera une élévation de tous les autres produits de consommation et de service.

 

Oberde Charles 

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