Une guerre a éclaté entre les gangs « Chen mechan » et « 400 mawozo » depuis le dimanche 24 avril 2022 au niveau de la Croix-des-Missions. Les quartiers de Marin, Shadda, Bute Boyer, Carrefour Marassa sont des territoires au cœur de ce conflit. Ce lundi, les habitants de ces zones étaient encore terrés sous les meubles à cause des tirs nourris qui persistaient encore. L’insécurité en Haïti s’étend de plus en plus allonge la liste des morts tant du côté de la population que des bandits.
Les « 400 mawozo »et les « Chen mechan » n’ont pas chômé depuis deux jours, se faisant une guerre sans merci pour le contrôle d’une partie de La Plaine. Selon des résidents, le gang « 400 mawozo » avait attaqué celui de « Chen mechan », afin de reprendre le territoire que ce dernier contrôle. Une situation qui a créé une vive panique à Croix-des -Missions et les zones avoisinantes. Selon les premières informations des habitants de la zone, il y aurait plusieurs victimes. Cependant, la PNH n’a toujours pas communiqué des chiffres officiels sur les pertes tant en vies humaines que matérielles occasionnées par cette guerre.
D’autres activités criminelles ont également été enregistrées au cours du week-end. Le dimanche, dans la matinée, au Centre-ville de Port-au-Prince, des tirs ont été entendus, selon le témoignage des petits détaillants. Plusieurs personnes seraient blessées par balle, ont-ils indiqué.
L’insécurité a aussi frappé le secteur estudiantin et a fait une victime. En effet, des individus circulant à moto ont assassiné par balle, samedi, Osny Zidor, une étudiante en 5e année à la Faculté de médecine et de pharmacie (FMP) de l’Université d’État d’Haïti (UEH). La défunte, 26 ans, se trouvait dans un minibus assurant le trajet Pétion-ville/Centre-ville.
Pour sa part, la Police nationale a annoncé le décès du chef de gang Mackenlo François, abattu à la Croix-des-Bouquets lors d’affrontements avec les agents de l’ordre. Il était précisément basé à « Rémy ». Une arme et un véhicule ont été récupérés, ont indiqué les responsables de l’institution policière.
Il faut noter que le gangstérisme, le banditisme en Haïti interpellent tant la PNH qui intensifie ses mouvements toujours non efficients contre les bandes armées, que le gouvernement qui a plusieurs reprises a promis de fournir les moyens aux forces de l’ordre pour combattre le crime dans le pays. Aujourd’hui encore, les gangs armés semblent être au contrôle du pays parvenant même à perturber la vie des citoyens.
Pour sa part, la communauté internationale fait la promotion d’un consensus entre tous les acteurs de la vie nationale afin de pallier les différents problèmes du pays, dont l’insécurité. Le 1er avril, les États-Unis avaient renouvelé leur engagement envers Haïti dans le cadre de la stratégie américaine pour prévenir les conflits et promouvoir la stabilité, lors de la 3e réunion de haut niveau des partenaires internationaux sur la crise haïtienne convoqués, le 21 avril, par la France. Des représentants de plusieurs organisations internationales ont pris part à ces échanges sur les défis auxquels Haïti est confrontée. Cette rencontre a été aussi l’occasion pour les participants de renouveler leur appui au gouvernement en matière de sécurité en apportant un appui technique à la Police nationale.
Des formateurs supplémentaires, la rénovation des installations de formation de la PNH, 60 nouveaux véhicules ont été apportés par les États-Unis. Ils se sont attelés avec les dirigeants de la PNH à la formation d’une unité d’élite capable d’arrestations à fort impact et d’opérations antigangs.
Murdith Joseph
