Le massacre de Fort Dimanche, encore présent dans les mémoires

L'Office de la protection du citoyen (OPC) a organisé, ce mardi 26 avril, une activité de réflexion autour du massacre de Fort Dimanche qui a causé la mort à des opposants de la dictature duvaliérienne. Le professeur Victor Benoit a fait un rappel des faits en la circonstance et le protecteur du citoyen exige que le gouvernement haïtien rende justice et réparation aux victimes.

À travers un arrêté présidentiel publié en date du 28 avril 2015, par le gouvernement de Michel Joseph Martely, l'État haïtien a consacré la date du 26 « avril comme "Journée nationale du souvenir à la mémoire des victimes de Fort Dimanche ». Par ailleurs, pour cette journée,  le Drapeau haïtien devrait être mis en berne, les stations de radio et de télévision devraient diffuser des émissions et de la musique de circonstance, les secteurs privés et publics, les familles, les institutions scolaires, sociales, commerciales, religieuses et autres devraient observer des périodes de recueillement a-t-on pu lire dans l'arrêté.

Cependant, au niveau de la société haïtienne, il y a un oubli presque généralisé en termes de rappel de la date des deux massacres qui avaient eu lieu un 26 avril. Selon le protecteur du citoyen, plusieurs gouvernements ont détourné leurs attentions sur cet événement; ils ont même délocalisé et rendu invisible le vrai site de Fort Dimanche où le drame du 26 avril s’était déroulé. 

« Ce fut un moment de panique à Port-au-Prince, plusieurs opposants à la dictature de Duvalier avaient été assassinés durant la journée du 26 avril 1963, des militaires et plusieurs autres personnalités étaient portés disparus à Port-au-Prince; sans aucune nouvelle d'elles jusqu'à aujourd'hui.  Des femmes, des enfants. Personne n' a été épargné face aux répressions de ce régime », a expliqué le professeur Benoit. Il a poursuivi en soulignant que c'est grâce à ces actes de violence que François Duvalier a pu poursuivre son second mandat et a décidé d'installer son pouvoir autocratique.

Et parallèlement, 23 ans après le premier massacre, une dizaine de personnes ont rendu l’âme et plusieurs autres blessées, alors qu'elles exigeaient que Fort Dimanche soit redevenu un lieu de mémoire. « Fort Dimanche était la bastille haïtienne,  c'était l'espace de terreur,   le lieu lugubre, le fer de lance d'un régime sanguinaire, la grande prison où les opposants des Duvalier ont été écroués », a fait savoir l'ancien ministre des Affaires sociales, Victor Benoit.

En ce sens, le protecteur du citoyen adjoint de l'OPC  a soulevé que la date du 26 avril doit retourner dans les mémoires,  on doit dénoncer les injustices et rétablir une société où la justice et l'État de droit ont leur place pour le bon fonctionnement de la démocratie dans le pays.

En outre, Me Renan Hedouville, le protecteur du citoyen, a signalé que le respect des droits de l'homme, le combat contre l'impunité, la justice et l'égalité doivent être au centre de toute société démocratique. Notamment,  il soutient que le régime dictatorial des Duvalier a causé beaucoup de torts et d'injustices à la société haïtienne. 

Le massacre de Fort Dimanche reste un événement sanglant dans l'histoire de la société haïtienne. Plusieurs familles des victimes sont encore là et les séquelles de ce drame sont encore présentes dans les mémoires.

 

Oberde Charles 

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