GéoHazards international (GHI),une ONG spécialisée dans la gestion des risques et désastres, s'apprête à organiser, le mois prochain, un exercice de simulation dans la très vulnérable ville du Cap-Haïtien.
Le 7 mai prochain, le Cap-Haïtien commémorera les 180 ans du séisme dévastateur qui avait pratiquement ravagé la ville le 7 mai 1842 et qui avait coûté la vie à la moitié de la population d’alors soit cinq mille (5, 000) habitants. Pour marquer ce tragique événement, l’organisation internationale GéoHazards réalisera le 6 mai prochain un exercice de simulation au Centre-ville. Les objectifs de cette activité seront, entre autres, de permettre aux citoyens de se remémorer de la catastrophe, de s’habituer aux simulations, d'évaluer la capacité d'évacuation de 4 établissements scolaires et de tester les capacités de riposte des différents acteurs concernés.
Cet entraînement leur permettra aussi d'activer leur plan, de les actualiser et de combler leurs lacunes.Au cours de cet exercice, les élèves et le personnel de quatre écoles de la ville: le Collège Christ-Roi (CCR), le Collège Pratique du Nord (CPN), situés sur le Boulevard, le Collège l’Essor et le Lycée national Philippe Guerrier, situés aussi dans des zones à haut risque, seront évacués selon le Dr Garmalia Mentor William, responsable de GéoHazards en Haïti qui ajoute que le personnel de certaines institutions publiques et privées sera également évacué.
Pour ce faire, les responsables de GéoHazards International ont rencontré au local du Centre d’opération d’urgence du département du Nord (COUD) à Vaudreuil, à l’entrée Sud du Cap-Haïtien, les différents acteurs qui auront à intervenir, dont les Sapeurs-pompiers, la Police nationale, les scouts et la Croix rouge haïtienne. Selon les précisions du Dr Garmalia Mentor William qui fournissait des détails sur la simulation, l’activité commencera le 6 mai à partir de 9 heures du matin.
«L’alerte sera donnée à 9 heures du matin et l’activité durera 3 heures. Aussi il n’y aura rien d’inquiétant, a rassuré le médecin pourvu que des mesures sécuritaires seront de mise.
« Comme son nom l’indique, ce sera une simulation, un exercice, un entraînement, une sorte de pièce de théâtre, un "similak", pour le traduire en langue vernaculaire où les institutions que nous allons évacuer vont s’exercer pour qu’elles puissent savoir comment réagir adroitement et s’évacuer promptement. Aussi convient-il de rappeler qu'au Cap-Haïtien, 10 à 15 minutes seulement nous sont données pour quitter la zone du littoral. Est-ce pourquoi toutes les institutions qui s'y trouvent doivent s’entrainer pour évacuer en toute hâte lors d'un séisme qui pourrait potentiellement provoquer un tsunami», a détaillé Dr Mentor William.
Interrogée sur l’inquiétude qui pourrait envahir le reste de la population croyant à un vrai séisme le jour de l’exercice, Mme Mentor William a expliqué qu’une stratégie de communication a été élaborée à cet effet. Une large campagne de sensibilisation utilisant divers canaux aura lieu tout au long du mois d'avril au niveau de toute la commune pour que tout le monde en soit bien informé.
« Nous allons informer les citoyens à travers les radios, des prospectus, des posters, des activités de sensibilisation de porte à porte, des capsules vidéographiques », a-t-elle souligné.
Somme toute, Dr William invite la population au calme en lui faisant savoir qu’une simulation n’est pas destinée à mettre des vies en danger, néanmoins, elle est conçue pour la préparer et éprouver toutes les institutions qui forment la chaîne de secours pour qu’elles comprennent mieux leur rôle et évaluent leurs capacités d'intervention.
Elle exhorte tous les citoyens à se doter d’un Plan d'urgence familiale (PUF) et à toutes les institutions de se doter d'un Plan d'évacuation et à s’entraîner constamment pour être apte à se protéger au cas où la deuxième ville serait frappée par un puissant tremblement de terre comme prévu par les experts.
