Insécurité: la plaie sanguinolente

À cause de l’insécurité qui trouble la quiétude des citoyens, les habitants de Martissant, Pernier, Torcel, Bel-Air, Tabarre et particulièrement ceux de la Croix des Bouquets et les zones avoisinantes sont aux abois. Depuis plus de 3 jours, la population au nord de Port-au-Prince dénonce la passivité du gouvernement en place. Où sont les autorités ? Où sont les agents de l'ordre ? Pensent-ils à un plan de sécurité se demande plus d’un ? Les bandes armées qui règnent en maître et seigneur, les multiples cas d’assassinat, les cas de viol et d’enlèvement sont le quotidien de la population dans le département de l'Ouest, plus particulièrement.

En effet, le scénario du quartier Martissant, à l’entrée sud de la capitale, se reproduit à l’entrée nord de Port-au-Prince. Toutes les activités sont paralysées notamment à la Croix-des-Missions, à Butte Boyer et Shada et Santo occupés par les bandits armés réputés pour leurs atrocités, suivant les témoignages des habitants des zones susmentionnées.

Terrorisés et sans défense, les citoyens ont fui leurs domiciles pour échapper à la fureur des gangsters, parmi eux figurent des enfants et des femmes enceintes, ont indiqué des résidents ajoutant que les bandits sont lourdement armés.  « Ce sont les instances concernées qui ont armé ces gens au détriment de la population, a fait savoir  un citoyen de Shada. Peinant à contenir ses larmes, un autre habitant de de cette zone susmentionnée  dit craindre pour sa vie et celle de sa famille. Certaines femmes sont victimes de violences dans la zone, rapporte-t-il.

La population aux abois critique le laxisme des autorités concernées qui, malgré leurs cris de détresse, n'ont pris aucune mesure efficiente contre les bandes armées. Plusieurs personnes sont victimes dans les affrontements entre les groupes armés à Croix des bouquets. « Où sont les dirigeants ? Je suis orphelin, j'habite à Butte Boyer,  les malfrats ont mis le feu à ma maison. Depuis samedi j'ai dû quitter mon domicile avant l'incendie pour me réfugier sur la place de Clercine, à Tabarre à cause des crépitements d'armes. Aujourd’hui, je ne peux que remercier l’État haïtien, le gouvernement  en place qui ne fait rien pour stopper ces dérives dans le pays. », se plaint l'une des victimes l'air désolé.

À cause de l’insécurité permanente qui sévit sur toute l’étendue du territoire national, les gens continuent à être la proie des bandits armés qui endeuillent les familles. Osny Zidor, étudiante en 5e année de médecine a été assassinée dans un minibus à Bois Verna, Boyer Léger, jeune cadre à la Direction générale des impôts ( DGI), a été assassiné au cours d’une tentative d’enlèvement à Delmas, et Mackerson Mexil cameraman à la Radio Télé Pacific est sorti blessé par balle alors qu'il s'apprêtait à regagner sa demeure en Plaine dans l’après-midi du 26 avril 2022.

Pour sa part, l’avocat et défenseur en droits humains, Jean Ronel Sistanis, se dit inquiet à cause de la montée de l’insécurité qui menace la démocratie. Il exhorte le Premier ministre Ariel Henry à prendre toutes les mesures nécessaires pour combattre ce fléau afin de permettre à la population de vaquer librement à ses activités. Dans le cas contraire,  Dr Ariel Henry  devrait quitter la Primature de la République, a ajouté Me Sistanis, qui pense que c'est aux citoyens haïtiens de prendre en main leur destin.

En tout cas, il est évident que toutes les couches de la société constituent soient des proies pour les groupes armés ou des cibles pour les ravisseurs. La Police nationale d’Haïti semble ne pas pouvoir faire face aux gangsters qui continuent à faire des victimes. Au regard de tous, les autorités concernées se montrent incapables de résoudre cette crise sécuritaire et humanitaire.

 

Vladimir Predvil

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