MONFERRIER DORVAL

20 mois après son assassinat, l'enquête patine

Le Barreau de Port-au-Prince continue de réclamer justice pour le bâtonnier Monferrier Dorval assassiné le vendredi 28 août 2020 chez lui, non loin de la résidence privée du feu président Jovenel Moïse à Pèlerin 5. Par l’entremise de son porte-parole, Me Paul Raphaël A. Cadet, le Barreau exige que lumière soit faite autour de cet assassinat crapuleux.

Les avocats ont tenu à rappeler que le dossier de l’assassinat du bâtonnier Monferrier Dorval n’est pas mort en dépit du fait qu’aucun juge n’ait été jusque-là désigné pour instruire l’affaire.  Cependant la DCPJ reconstitue le dossier  et attend la désignation d’un nouveau juge qui sera chargé de mener l’affaire pour enfin faire le jour sur cet acte crapuleux.

Pour Me Cadet, cet assassinat ne représente pas  seulement une perte nationale, mais également  la perte d’un patrimoine humain, car feu Me Dorval était considéré et apprécié par  beaucoup d’intellectuels étrangers. «Cet éminent professeur d’université qui a formé tant de générations de juristes, d’avocats et bien d’autres professionnels d’autres disciplines connexes mérite justice  et nous sommes déterminés à la lui rendre pour ainsi mettre un terme à l'impunité dans le pays », a déclaré avec énergie  Me Cadet qui a renouvelé son appel pour la relocalisation du tribunal de Première instance de Port-Au- Prince.  

 

Par ailleurs, le porte-parole du Barreau de Port-au-Prince prône l’unité de tous les acteurs dans l’espoir de trouver une solution à la crise générale. « Le changement est toujours possible moyennant l’unité de tous les secteurs », a fait savoir Paul Cadet.

 

Emboitant le pas, le secrétaire de l'Ordre des avocats de Port-au-Prince,  maître Robinson Pierre-Louis a aussi  fait le plaidoyer une fois de plus pour la relocalisation du tribunal civil de Port-au- Prince. Il dénonce l'indifférence de l'État qui ne manifeste aucune volonté de combattre l'insécurité dans le pays et de relocaliser le TPI en dépit des correspondances adressées au doyen du CSPJ, Me Bernard Saint VIL.

Il poursuit  son plaidoyer pour la refondation de l’État qui est une condition sine qua non pour qu’Haïti puisse revenir dans les concerts des nations. «Le besoin de réforme est une quête vieille de plusieurs années, mais la réforme reste une aspiration encore inaboutie faute de volonté et de courages politiques.»

Une telle initiative peut, à son avis, contribuer à sortir le pays des ornières du sous-développement et de la misère chronique.  Il se dit aussi déterminé au nom des siens  à renforcer la lutte pour que le bâtonnier  Dorval obtienne justice.

                                                                                                                

Gérard H. Résil

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