INSÉCURITÉ

Plus 400 morts pour le premier semestre 2022

L’insécurité est devenue un fait quotidien et banal en Haïti. Les rapts et les meurtres journaliers n’étonnent plus personne ; chacun pour soi et Dieu pour tous! La reprise des activités scolaires dans certains établissements à Martissant ne constitue pas encore un retour à la normale. À travers les rues de la capitale et ses environs, la violence des gangs plane encore. Plus de 400 personnes sont tuées, pendant le premier semestre de l’année, selon la commission épiscopale Justice et Paix de l’Église catholique en Haïti.

 

Malgré les multiples efforts déployés par les forces de l’ordre, elles n’arrivent pas toujours à créer un climat de paix dans le pays. Progressivement, certaines zones, autrefois très paisibles, sont passées sous la coupe réglée des bandits. La Nationale #1 est réputée pour le détournement des camions de transport des marchandises et récemment elle a été bloquée pendant plusieurs jours.


 

Par contre, le retour en salle de plusieurs centaines d’étudiants à l’École nationale d’application de Martissant (ENAM) ne garantit pas un retour à la normale des activités socioéconomiques dans cette zone, qui, depuis près d’une année, est contrôlée par des hommes armés de l’entrée sud de la capitale. « La zone est entièrement livrée à elle-même. Les ordures montent en étage, la boue, les saletés, les herbes qui grandissent dans les maisons, la circulation fluide et le très peu de gens qui risquent le passage constituent l’image de cette zone qui a été autrefois une cité grouillante de vie », a révélé Jose un habitant de Carrefour qui tente toujours de traverser la zone, malgré les risques. 


 

Dans la commune de la Croix-des-Bouquets, un calme est observé dans la guerre opposant les « Chen mechan » et les « 400 mawozo ». Les activités reprennent timidement, depuis les évènements meurtriers du mois d’avril dernier qui ont occasionné au moins 188 morts suivant les rapports soumis par l’Organisation des Nations unies.


 

Selon la Commission épiscopale justice et paix de l’Église catholique en Haïti, environ 450 personnes ont été assassinées dans le pays de janvier à la mi-mai. Dans un entretien accordé à un journal espagnol, en fin de la semaine dernière, la CE-JILAP indique que le plus grand nombre de victimes a été enregistré lors des affrontements entre les « Chen mechan » et les « 400 mawozo ». 


 

« En deux semaines, une vingtaine de personnes ont été enlevées dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince », a indiqué Jocelyne Colas, la directrice de la CE-JILAP. Parallèlement, le nombre des personnes tuées à travers le pays continue de grossir. Une jeune lycéenne aurait été atteinte d’une balle perdue dans son établissement scolaire à Port-au-Prince.  À Jérémie, durant la journée du lundi 30 mai,une situation de panique totale a régné à l’entrée de la cité des poètes. Cette tension est due après qu’un agent de sécurité ait tué un jeune écolier et blessé un autrepar balle. 


 

10 mois après son entrée en fonction, le gouvernement du Premier ministre Ariel Henry n’a pas encore trouvé la bonne formule pour mettre un terme à l’insécurité.

Oberde Charles

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