Mauvaise gestion des produits pétroliers sur le marché haïtien

La rareté des produits pétroliers sur le marché haïtien a refait surface pour une énième fois. Les pompes à essence sont privées du précieux liquide, les files d’attente au niveau des stations-service sont encore bien visibles. Par ailleurs, le président de l’Association nationale des propriétaires de stations-service (ANAPROSS), Marc André Dériphonse, s’inquiète d’une éventuelle pénurie des produits pétroliers sur le marché dans les prochains jours.

Ce lundi 6 juin 2022, le faible rationnement dans la distribution des produits pétroliers sur le marché se fait sentir. À travers diverses rues de la capitale, la circulation automobile a été de plus en plus fluide. Les pompes à essence, qui se sont multipliées ces dernières années, étaient en rupture de stock, ont constaté les riverains de la zone métropolitaine et des villes de province.

« Depuis jeudi dernier, je n’arrive pas à m’approvisionner en essence », a déclaré Julien, un chauffeur de taxi-moto. Par ailleurs, dans l’impossibilité de fonctionner comme à l’ordinaire, il a stationné son véhicule auprès d’une pompe à essence située sur la route de Canapé-Vert où un camion-citerne était venu livrer une quantité de produits pétroliers.

Néanmoins, Marc André Deriphonse, le président de l’ANAPROSS soutient que la situation du pays dans la gestion des produits pétroliers est très délicate. « Haïti fait face à des stocks insignifiants depuis la flambée du prix de ces produits sur le marché international. La subvention de l’État haïtien n’est pas suffisante. À chaque achat, il y a une délimitation dans la quantité des cargaisons et les compagnies ne sont pas en mesure de passer des commandes comme à l’accoutumée à cause de l’excès du prix de ces produits depuis la guerre entre la Russie et l’Ukraine », a-t-il soumis.

Selon Marc André Deriphonse,  tant qu’il n’y a pas un ajustement rationnel du prix de l’essence sur le marché, la rareté à répétition du carburant va davantage persister. « On dépense plus à l’achat qu’à la vente. Et l’État haïtien n’a pas assez de fonds pour continuer avec la subvention de l’essence. On ne peut pas tout dépenser, seulement pour faire marcher les moteurs. Aucun programme d’accompagnement social n’est faisable en ce moment. Tout passe dans la subvention de l’essence », a-t-il martelé. 

Par ailleurs, les différentes publications de chargement des camions-citernes dans les terminaux de Varreux, de Thor, entre autres, ne sont pas proportionnelles à la consommation des produits pétroliers sur le marché. En ce sens, Marc André Deriphonse appelle à une meilleure gestion du carburant sur le marché et une décision ferme de l’État afin de parvenir à la commande d’une quantité rationnelle de ces produits. 

En outre, Julien croit que les acteurs doivent agir au plus vite pour éviter une pénurie totale de l’or noir sur le marché.  Car dit-il : « on ne peut pas vivre ainsi et subir toutes les semaines ces conséquences néfastes de la rareté du carburant ». En ce sens, il croit que l’on doit rendre l’essence accessible à tous, pour garantir un fonctionnement normal des activités socioéconomiques du pays.

 

Oberde Charles

 

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