Les examens de la 9e année fondamentale perturbés, en partie, par l’insécurité

Le 20 juin dernier était la date retenue par le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) pour démarrer avec les épreuves officielles des élèves de la classe de la 9e année fondamentale. Plus de 200 000 mille élèves, dont 52,74 % de filles, selon les statistiques fournies par le MENFP, étaient attendus à ces examens qui ont pris fin le 22 juin 2022. Mais tout ne s’est pas déroulé comme prévu dans certaines zones car les hommes armés se sont mêlés de la partie.

En effet, le lundi 20 juin, une situation de grande panique a régné dans plusieurs zones de la région métropolitaine de Port-au-Prince, dont Tabarre, Torcel et Pernier. Une situation qui n’a surpris personne, car ce lundi a marqué également l’échéance de l’ultimatum que le chef de gang Vitelhomme Innocent avait donné à l’état Haïtien. Des tirs sporadiques orchestrés par ses sbires ont créé un climat de terreur dans ces quartiers situés au nord de la capitale haïtienne.

Cette situation a eu normalement des conséquences négatives sur le déroulement des activités liées aux examens de la 9e année fondamentale. Des candidats habitant ces zones dangereuses ont eu du mal à se déplacer. Sans compter les centres d’examen qui sont pour la plupart assez éloignés, dans l’objectif d’éviter les quartiers déjà tombés partiellement ou totalement sous contrôle des groupes armés, tels que Martissant, Croix Des Bouquets, Bas Delmas.

Les élèves qui devaient fréquenter le centre de Port-au-Prince, dans le cadre de ces évaluations, ont eu également leurs lots de difficulté. Très tôt le 20 juin, des pneus enflammés ont été remarqués à l’angle de l’avenue John Brown et rue Lamarre; Des riverains protestantcontre l’enlèvement suivi de séquestration d’un agent douanier depuis plusieurs jours.

En visite le 21 juin, au Lycée national de Pétion-Ville, (une commune qui n’est pas sous l’emprise des gangs armés) le ministre de l’Éducation nationale, Nesmy Manigat, a fait part de sa satisfaction par rapport au taux de participation aux examens de la 9e année fondamentale «Hier, nous avons constaté 95 % de participation au niveau national. C’est très encourageant malgré les difficultés rencontrées par des écoles qui n’ont pas pu fonctionner dans certains endroits, mais depuis un certain temps nous n’avons pas vu autant d’écoles qui arrivent à boucler le programme malgré les péripéties », a fait savoir M. Manigat, soulignant que l’année a été plutôt bonne.

Le titulaire du MENFP a saisi l’occasion pour encourager les responsables du centre ainsi que les candidats. « Un ministre est aussi un inspecteur, pendant qu’il effectue son travail de supervision, il encourage tout le staff, c’est-à-dire les responsables du centre, les responsables adjoints, les surveillants, en gros tous ceux qui assurent le bon déroulement des examens sur le plan logistique, j’étais venu la pour les encourager », a-t-il indiqué.

Ces trois jours d’épreuves étaient également trois jours de pression pour quelques parents, car craignant pour la sécurité de leurs progénitures, surtout à cause du phénomène de kidnapping. Ils ont pour certains planter leurs tentes devant les centres d’examens pour accompagner leurs enfants sur le chemin du retour.

Selon le ministre Nesmy Manigat, les élèves qui ont raté ces examens pourront les reprendre à une date ultérieure, précisant qu’un recensement des candidats se trouvant dans cette situation sera effectué. Déjà le MENFP a mis le cap sur l’année prochaine, le 5 septembre 2022 est la date fixée pour la rentrée des classes, l’école ne peut attendre, mais les enfants vivant dans les zones de « non droit » devront sans nulle doute attendre, sans une prise en charge sérieuse de l’État.

Esdra Jeudy

 

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