La vente illicite des produits pétroliers: un commerce juteux

La pénurie des produits pétroliers sur le marché constitue un problème majeur pour le fonctionnement des activités commerciales et industrielles. Acceptés par une bonne partie de la population, les prix de ces produits varient en raison du lieu et du revendeur en question. Durant ces dernières semaines, 750 gourdes, 1 000 gourdes, 1250 gourdes sont les prix fixés dans le marché noir pour revendre galon de 3,80 litres dont le prix est fixé à 250 gourdes dans les stations-service.

La commune de Carrefour est l'une des régions du pays qui alimente de façon régulière le marché parallèle de l'essence dans divers coins de la capitale haïtienne, a précisé Jean Robert un jeune de la localité de Bourg Champagne à Pétion-ville, qui pratique depuis près de 4 mois, la vente des produits pétroliers pour subvenir à ses besoins. « Je sais que les produits pétroliers sont des liquides qui prennent feu facilement. Ils sont très dangereux et leur conservation est risquée», a déclaré le jeune Pétion-villois. C'est le chômage qui m'oblige à me débrouiller de cette manière. Je vendais autres des minutes téléphoniques et cela ne rapporte pas grand-chose, a-t-il expliqué. 



 

De son côté, Peterson, chauffeur de taxi-moto venu s’approvisionner sur le marché parallèle,  explique que : « ce sont les dirigeants et l'ensemble de l'élite économique et politique du pays qui seraient à la base du développement de la vente illicite du carburant sur le marché.  On m'a exigé des études classiques, je me suis soumis. Après cette étape, je n’avais pas d'autres moyens pour entamer des études supérieures, c'est ainsi qu'avec un rassemblement d'argent venu de l'aide de plusieurs membres de ma famille, je me suis acheté une moto, juste pour prendre en main ma vie et trouver le pain quotidien».


 

Par contre, après tous ces efforts, Peterson, ce jeune garçon âgé de 27 ans, père de deux enfants, estime que sa situation financière n'a pas connu de grandes améliorations. Pour faire face, à la baisse des activités économiques et de la période estivale où les activités du taxi-moto sont au ralenti à cause de la fermeture des écoles et de l'insécurité, il a choisi de vendre de l'essence pour s'assurer d'un revenu considérable au quotidien. «À Carrefour, les revendeurs nous offrent le galon jaune à 2 000 gourdes. Lorsqu'on revend le galon, 750 gourdes ou 1 000 gourdes, on gagne 1750 gourdes et parfois on multiplie notre mise par deux».


 

Parallèlement, Jean Robert déclare que la vente illicite du carburant est interdite par la législation haïtienne conformément à la Loi du 20 décembre 1946.


 

Pour sa part, Peterson estime qu'avec des dirigeants honnêtes à la tête du pays, avec de la bonne gouvernance, de l'accès au service de base pour tous et de l'emploi à la portée des citoyens, il n'aura pas besoin de vendre du carburant pour se procurer le pain quotidien. En ce sens, il appelle les dirigeants à prendre conscience et de passer au dialogue pour résoudre la crise politique ainsi que la rareté du carburant sur le marché, pour permettre à tous de vivre librement, hors de l'inflation avec un pouvoir d'achat stable, en toute sécurité. 



Oberde Charles

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