La vie reprend son cours à Port-au-Prince

La capitale haïtienne, Port-au-Prince, s’est réveillée, ce 21 septembre, qui ramène la Journée internationale de la paix, dans un calme précaire après plus d’une semaine de protestation, parfois violente, pour dénoncer la décision prise par l’équipe gouvernementale de réviser à la hausse le prix des produits pétroliers à la pompe. Des véhicules assurant le transport public ont été remarqués sur certaines artères de la capitale et des zones avoisinantes tôt dans la matinée, et certaines entreprises ont ouvert leurs portes, selon les constats.

En effet, depuis s’est adresse à la nation, du Premier ministre Ariel Henry, le dimanche 11 septembre 2022, annonçant entre autres la décision de son gouvernement d’ajuster les prix des produits pétroliers, la population est descendue dans les rues pour exprimer son désaccord, paralysant toutes les activités sur le territoire national. 

 

 

Jugée impromptue et injustifiée, la mesure des autorités d’augmenter à plus de 100%100 les coûts de l’essence à la pompe a du mal à passer. Même les impasses étaient barricadées au lendemain de l’annonce. La tension était à son paroxysme à un point tel que la rue était aussi inaccessible aux chauffeurs de taxis-motos qui se faisaient agresser. Du jamais vu, selon certains citoyens.

 

 

Dans les jours qui ont suivi, la population de la région métropolitaine de Port-au-Prince et quelques villes de provinces ont pris pour cible de nombreuses entreprises privées et publiques en vandalisant et pillant. Un entrepôt appartenant au Programme alimentaire mondial (PAM) situé aux Gonaïves, la troisième ville du pays, qui contenait 1 400 tonnes de nourriture, selon un communiqué de l’organisme, a également été pillé. 

 

 

Un mouvement qui a pris une ampleur telle que Jimmy Cherisier, alias Barbecue, le chef du regroupement de gangs baptisé G9, est sorti de son silence, et a paradé aux côtés des protestataires, dans des zones contrôlées par ses sbires. Mais il n’en fallait, semble-t-il, pas plus pour discréditer la mobilisation populaire aux yeux des dirigeants. 

 

 

Le Premier ministre Ariel Henry s’est à nouveau adressé à la nation le dimanche 18 septembre, exactement une semaine après son précédent message suivi de manifestations violentes. Dans son discours retransmis à la Télévision nationale d’Haïti, le Premier ministre a appelé au calme, sans renoncer à sa décision sur les prix des produits pétroliers, arguant, entre autres, que ce sont des hommes lourdement armés qui manifestent dans les rues.

 

 

Déclaration qui avait relancé la protestation qui, jusque-là, baissait en intensité. Les citoyens sont offusqués estimant que le numéro un du gouvernement a craché sur leurs revendications. Selon Pierre Espérance, le secrétaire exécutif du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), le chef de la coalition criminelle G9 a été payé par l’équipe au pouvoir, afin de justement discréditer les manifestations populaires.

 

 

Le neurochirurgien qui, semble-t-il, utilise son stroboscope en permanence pour ne pas écouter les cris de la population et visiblement, qui joue la carte du temps, est sur le point d’obtenir gain de cause à ce qu’il parait. Mais de nombreuses associations sociopolitiques, dont  Kolabore, soutenant les mouvements de rues, disent ne pas baisser les bras. Pareillement, des villes de province telles que Jacmel, petit-Goâve ont gardé, jusqu’à présent, le flambeau de la mobilisation allumé. 

 

 

Esdra Jeudy

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