Après plusieurs journées de protestation, la reprise des activités commerciales à Pétion-Ville,ce 21 septembre, est constatée. À la rue Faubert, malgré la diminution de la circulation, plusieurs dizaines d’acheteurs sont venus se ravitailler lors de cette première journée d’accalmie.
Il est 11 h du matin.Des dizaines de riverains prennent la direction du marché Colonie situé à Pétion-ville pour pouvoir faire des emplettes. À l’entrée de la rue Lambert, plusieurs minibus ont été remarqués dans les stations assurant le trajet reliant Pétion-ville au Centre-ville. Les détaillants, à chaque coin, font appel aux passants. Malgré la faiblesse de la vente, ils ne baissent pas les bras, car apporter à la maison de quoi subsister reste une obligation.
L’un d’eux, marchand de fournitures scolaires, raconte les péripéties rencontrées en chemin pour arriver dans l’entrepôt. « Je me suis levé à cinq heures du matin.Je viens de Meyotte. Vu la panique sur le parcours, j’ai dû prendre la route à pied pour arriver ici avant la montée du drapeau. Je n’ai aucun problème par rapport aux actes revendicatifs. Ce qui me gêne, c’est de vivre des scènes de pillage qui visent des malheureux comme moi. La réouverture des classes dans deux semaines est une blague. Le Premier ministre Ariel Henry ne peut rien y faire », affirme-t-il.
Après des journées de protestation, la vie reprend à Pétion-ville.Les commerçants s’installent comme à l’ordinaire, les acheteurs font la queue par-devant les magasins des produits alimentaires qui tentent de sauver la journée.
Le riz est rare.
Employée dans un supermarché, une jeune femme raconte que malgré la situation de panique dans la commune, les portes de cette institution sont ouvertes depuis dimanche dernier. Les acheteurs ne furent pas nombreux.Dorénavant,avec ce calme apparent, ils ne font que rentrer par centaines et bénéficient de services fiables et crédibles.
Les résidus des pneus enflammés polluent l’atmosphère. Quelques vendeurs ont essayé de les enlever avec des balais et de l’eau, car sa poussière ne fait que salir les vêtements des clients.
Dans un dépôt demaïs, de farine et de quelques autres produits comestibles, une dame reste sur ses gardes. Selon elle, tout n’est pas fini.
« C’est juste une trêve permettant aux citoyens de ravitailler. Je viens de Delmas 47, plusieurs rues sont toujours bouclées, les barricades sont intactes ».
Nul ne peut prédire la fin de cette situation qui affecte l’économie en Haïti. Les commerçants font appel aux autorités concernées en vue de travailler à la résolution de cette crise.
Veron Arnault