Finalement, qu’en est-il du dialogue ?

Le Premier ministre Ariel Henry a réaffirmé sa volonté de rencontrer les différents protagonistes dans son adresse à la nation du dimanche 11 septembre 2022. Il a exprimé sa gratitude envers les différents initiateurs de dialogue et a annoncé l’organisation prochaine d’une large table de discussion. Un dialogue qui selon lui s’avère nécessaire pour sortir le pays du bourbier. Mais bon nombre d’acteurs ne sont pas de cet avis, car, précisent-ils, l’occupant de la Primature a tout fait pour boycotter les pourparlers engagés.

Les derniers troubles sociopolitiques qu’a connus le pays ont plongé la population encore plus dans la précarité, selon des observateurs avisés.  De nombreuses entreprises ont été vandalisées et pillées, augmentant le taux du chômage. Sans parler des lourdes conséquences économiques occasionnées par l’arrêt de toutes activités durant plusieurs. 

 

 

Néanmoins le chef du gouvernement est sorti renforcé, selon plus d’un, car les mouvements de protestation ne lui ont pas coûté sa fonction. Si des acteurs politiques ne jurent que par la démission de ce dernier du fait disent-ils de son incompétence et son manque de légitimité, cependant lui contraindre à la démission à travers la mobilisation populaire ne semble puisqu’ici pas évident, ce qui nous ramène à la question du dialogue.

 

 

Mais selon Didier Benel, le coordonnateur général de la structure politique dénommée Alyans Pèp, des pourparlers avec le pouvoir ne sont pas possibles.  « Comment dialoguer avec un dirigeant qui méprise totalement les revendications de la population, comment dialoguer avec une autorité qui fait tout pour rester seule au pouvoir, et surtout un responsable qui a majoré les prix des produits pétroliers de façon exagérée, arguant le manque de moyen de l’État, alors que les hauts fonctionnaires gardent leurs privilèges », s’est-il demandé ? 

 

 

 « C’est un message publié via le réseau social Twitter, par le Core group, qui a propulsé Ariel Henry à la tête du pays, il n’a aucune légitimité pour continuer à agir au nom du peuple haïtien, voir engagé le pays vers de nouvelles élections pour renouveler le personnel politique », a tempêté le militant politique. 

 

 

Une position que partage Jean Gilles Lunaire porte-parole de Kolabore, l’une des structures à la base des mobilisations qui se sont déroulées notamment dans la région métropolitaine contre le pouvoir en place. Ce dernier demande à la population de continuer d’exercer la pression sur les dirigeants à travers les rues. 

 

Parallèlement, le Bureau de suivi de l’accord de Montana BSA a déclaré, dans une note publiée le vendredi 16 septembre sur la dégradation de la conjoncture,  «qu’il est mobilisé sans relâche pour trouver, avec tous les autres secteurs qui adhèrent au changement, un consensus politique national afin de sortir le pays du marasme dans lequel l’a plongé la coalition des forces rétrogrades nationales et internationales qui le condamnent à l’anéantissement ».

 

 

Mais considérant l’élection organisée par cette structure, le problème n’est pas, semble-t-il, de désigner d’autres dirigeants, mais c’est de placer ses élus au pouvoir.

 

 

Esdra Jeudy

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