RECRUDESCENCE DE L'INSECURITE EN HAÏTI

La demande d’une force armée étrangère spécialisée renouvelée

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, dans son dernier message en date du 23 janvier 2023, a souligné qu’Haïti fait face à une situation sécuritaire et socio-économique délétère. Dans son dernier rapport, il dénonce les multiples cas de violences et de rapts tout en plaidant pour le déploiement rapide d'une force étrangère spécialisée internationale afin de contrer carrer les bandits armés qui alimentent la plus grave crise multidimensionnelle actuelle du pays et gangrenée par des cas de kidnappings dont le retour est très flagrant dans le pays au tout début de l'année 2023. « L'énième cas d’enlèvement est celui du professeur Buteau Pierre. Il a été enlevé chez lui tôt ce mardi 24 janvier 2023 à Thomassin », a-t-on appris.

Le secrétaire général de l’ONU, dans son dernier rapport dénonce l’insécurité grandissante qui prévaut notamment à Port-au-Prince, où les rivalités entre les bandes armées ont contraint des dizaines de milliers de personnes à fuir leurs domiciles. Suivant la note du secrétaire général des Nations unies, la plupart se sont réfugiées dans des camps improvisés qui, devenus eux-mêmes le théâtre d’infractions violentes, ont mis encore plus à mal les capacités d’une police nationale déjà débordée et dont l'effectif n'est pas considérable pour la population haïtienne en raison des multiples actes de violence. D’après Antonio Guterres, les efforts consentis par Police nationale d’Haïti ces derniers jours ne suffisent pas à mettre les bandits hors d’état de nuire.

 

 « 2183 cas d’homicides ont été recensés, soit une augmentation de 35,2% par rapport à l’année précédente. 1615 cas ont été signalés. Les cas d'enlèvements ont également augmenté de 104,7%. Les cas d’enlèvements ont fait 1359 victimes, dont 294 femmes et 23 filles, en 2022, contre 664 en 2021 », a-t-il fait mention dans le rapport 

 

En sus, selon ledit rapport, la proportion des homicides enregistrés dans le département de l’Ouest, où la criminalité liée aux bandes est la plus répandue, était de 81,6 %. Ainsi, parmi les victimes figurait un ancien candidat à la présidence, Éric Jean Baptiste, assassiné le 28 octobre, ainsi que le directeur de l’Académie nationale de police, Harington Rigaud, tué le 25 novembre, a-t-il tenu à faire cette piqûre de rappel dans son dernier rapport. « En 2022, l’Organisation des Nations unies a recensé au moins 1 490 manifestations, barrages routiers et barricades, soit une augmentation de 35,5 % par rapport à l’année précédente ». 

 

 Toutefois, les Nations unies disent se féliciter encore une fois du régime de sanctions adoptées contre des personnalités qui entretiennent, directement ou indirectement, des relations avec des groupes armés et des réseaux criminels qui alimentent l’insécurité en Haïti. Pour cause, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, est revenu sur  l’imposition, par deux États membres, de sanctions bilatérales à l’encontre de plusieurs personnalités haïtiennes. 

 

Parallèment, Antonio Gutteres a aussi fait allusion à la demande du gouvernement haïtien de déployer une force armée spécialisée internationale pour aider la Police nationale  à lutter contre l’insécurité liée aux actes criminels des bandes armées. Il souligne que face à tous ces constats, avoir positivement répondu à la demande en proposant le déploiement d’une force d’action rapide en Haïti.

 

« La violence liée aux bandes organisées a atteint des niveaux inégalés depuis des décennies et reste la principale menace pour la sécurité publique en Haïti. Ces bandes armées ont cherché à étendre leur influence dans des quartiers de la zone métropolitaine de Port-au-Prince qui étaient, jusqu’à récemment, considérés comme relativement sûrs », a-t-il tenu à indiquer dans son dernier rapport en date du 23 janvier 2023.

 

Une demande renouvelée

 

La situation haïtienne a été une fois de plus débattue, mardi, au Conseil de sécurité des Nations unies. L’occasion pour les membres de l’organisation mondiale de saluer les sanctions imposées par le Canada et les États-Unis à l’encontre de plusieurs personnalités qui financent les gangs criminels en Haïti.

Ils préconisent le renforcement de la Police nationale dans le cadre de la traque des gangsters qui répandent l’insécurité sur le territoire.

La représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en Haïti, Helen Meagher La Lime  en a profité pour dresser un sombre tableau de la situation notamment en matière de sécurité.

 

 

Plus loin, Helen Meagher La Lime  a salué l’accord du  21 décembre paraphé par le Premier ministre Ariel Henry et des acteurs de la place en vue d’un dégel de la crise.

 

Pour elle, c’est le meilleur moyen pour sortir de l’impasse. Elle encourage le déploiement de la force militaire sollicitée par le gouvernement afin de soutenir la police nationale dans la lutte contre l’insécurité.

 

 

Cette nouvelle rencontre du Conseil de sécurité a été aussi l’occasion pour le gouvernement haïtien d’appeler la communauté internationale à se tenir au chevet d’Haïti en urgence.

 Les autorités haïtiennes ont réitéré leur demande d’une force militaire étrangère dans l’optique de rétablir un climat sécuritaire favorable à la tenue d’élections au pays.

De son côté, le représentant des États-Unis à l’ONU, Robert Wood, s’est également félicité des sanctions adoptées contre les personnalités qui soutiennent les gangs armés en Haïti.

 Pour lui, cette initiative pourra contribuer à rétablir un environnement sécuritaire dans le pays.

 

 

 

Vladimir Predvil 

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