Une deuxième journée de tension à Port-au-Prince

Une deuxième journée de tension a été constatée dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, ses environs ainsi que les autres villes du pays, ce vendredi 27 janvier. Une fois de plus, ce mouvement a paralysé les activités commerciales, le fonctionnement des établissements scolaires, le transport en commun, le secteur médical et des tirs sporadiques ont été entendus tout au cours de la journée.

Encore une fois, les policiers manifestants ont foulé les rues de la zone métropolitaine et d’autres villes du pays pour exprimer leur colère par rapport aux différents assassinats de leurs collègues, notamment la dernière exécution des six policiers du Commissariat de la commune de Liancourt, dans le département de l’Artibonite. 

 

En ce sens, des barricades de pneus enflammés étaient érigées sur plusieurs artères à la rue Panaméricaine, à Juvenat, à Nazon et dans d’autres zones de la région métropolitaine de Port-au-Prince. Des tirs ont été entendus dans plusieurs endroits. Dans la municipalité de Petion-ville, tout au long de la journée, des hommes armés, cagoulés circulant à bord des motocyclettes, qui disent appartenir à la Police nationale d’Haïti, ont contraint des chauffeurs à laisser leurs véhicules au beau milieu des routes en prenant leurs clés.

 

Une autre journée de protestation qui a affecté pour une seconde fois le secteur économique du pays. De nombreux magasins, entrepôts, et supermarchés, maisons de transferts, entreprises, banques commerciales, institutions de l’administration publique ont baissé leurs rideaux. Les trottoirs où certains marchands installent leurs produits sont vidés. Des petits détaillants qui vivent au jour le jour se sont plaints de cette mobilisation qui impacte grandement leurs activités. 

 

De plus, des marchands de nourriture ambulants, qui ont tenté de vaquer à leurs activités, pour assurer la survie de leurs progénitures, se sont montrés mécontents et ont craché leur colère contre ce mouvement qui les empêche de découler tranquillement leurs marchandises. Ils ont raconté qu’hier, ils avaient mis à la poubelle une bonne quantité de leur nourriture, aujourd’hui ils sont sujets à faire le même exercice, alors qu’ils ne vivent de ce que leur rapporte ce commerce.

 

La Fête des philosophes, célébrée habituellement le dernier vendredi du mois de janvier, pour marquer la fin du cycle d’études classiques des élèves du baccalauréat et du Nouveau secondaire 4, n’a pas été organisée dans les écoles de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, de Delmas et de Petion-ville . Les établissements scolaires n’ont pas ouvert leurs portes.

 

Des jours de cessation d’activité de plus pour le pays. Une situation qui a contraint les élèves à rester chez eux pour une énième fois. Déjà, le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle a modifié, à plusieurs reprises, le calendrier scolaire, à cause de la grande crise socio-politico-économique provoquée par l’ajustement des prix des produits pétroliers, ce qui réduit le nombre de jours de classes pour les élèves. Cette nouvelle mobilisation hypothèque l’année scolaire. 

 

Sheelove Semexant 

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