Le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) et le Collectif des défenseurs plus ont respectivement dénoncé, à travers leur dernier rapport, les multiples actes de violences perpétrées à l’encontre de la Police nationale d’Haïti. Le Collectif des défenseurs plus plaide pour le respect des droits à la vie et le renforcement immédiat de l’institution policière. « Du 20 juillet 2021 jusqu’à ce mois de janvier 2023, 78 policiers sont assassinés en raison de 5 policiers par mois », suivant le Réseau national de défense des droits humains.
Dans son dernier rapport en date du 26 janvier 2023, le Réseau national de défense des droits humains a fait savoir que depuis l’ascension au pouvoir du Premier ministre Ariel Henry, les bandits armés, renforcés par son gouvernement, devenus plus arrogants dans leur mode opératoire et élargissant chaque jour un peu plus, leur territoire, s’en prennent régulièrement aux agents de la Police nationale d’Haïti.
Pour cause, les membres de cet organisme de défense des droits humains se disent préoccupés parce que les agents de la Police nationale d’Haïti sont délaissés par les autorités étatiques. D’après cette structure, ces derniers semblent constituer la cible privilégiée des bandits armés, tout en rappelant que le président du Conseil supérieur de la Police nationale (CSPN) fait aussi figure de la plus haute autorité exécutive du pays.
Par ailleurs, le Réseau national de défense des droits humains dit avoir fortes raisons de croire que la dégradation accélérée de la situation sécuritaire du pays, après quelques jours d’accalmie, a pour objectifs de justifier et d’obtenir de la communauté internationale, l’envoi d’une force militaire étrangère en Haïti. Pour le RNDDH, les policiers et policières servent de souffre-douleur aux dirigeants. Aussi, c’est ce qui fait de tous ceux qui portent l’uniforme de l’institution policière haïtienne, une potentielle victime, à tout moment, d’assassinats ou de blessures par balles, a renchérie le Réseau national de défense des droits humains dans son rapport concernant le nombre de policiers victimes depuis que le Premier ministre Ariel Henry mène la barque du pays.
« Du 20 juillet 2021, date d’intronisation d’Ariel Henry à nos jours, soixante-dix-huit policiers ont été assassinés, soit une moyenne de cinq policiers par mois. Depuis le début de l’année 2023, la dégradation évidente et accélérée de la situation sécuritaire générale du pays préoccupe le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) », peut-on lire dans le dernier rapport du Réseau national de défense des droits humains.
Parallèlement, les responsables dudit réseau ont souligné qu’au début de l’année 2023, au moins dix-huit agents de l’institution policière sont déjà victimes d’actes attentatoires à leur vie. « Quatorze ont été assassinés, deux autres sont blessés par balle lors de raids perpétrés contre eux par des bandits armés et deux autres sont portés disparus. Qu’ils appartiennent à la police administrative ou qu’ils fassent partie des unités spécialisées de la PNH, qu’ils soient simples agents ou hauts responsables, qu’ils soient basés à Port-au-Prince ou dans n’importe quelle autre ville du pays, rien ne concoure à épargner la vie des policiers-ères du pays. Et, ceux et celles qui sont basés dans les différentes communes du département de l’Ouest sont les plus exposés », ont-ils détaillé.
« Le RNDDH comprend la frustration et la souffrance des agents-tes de la PNH. Toutefois, l’organisation estime de son devoir de les inviter à ne pas livrer le pays en général et les rues de Port-au-Prince en particulier, aux mains des bandits armés qui n’attendent que ça. La protection de la population haïtienne reste et demeure leur sacrosainte mission »,
Pour sa part, le Collectif défenseurs plus, tout en déplorant les actes de violence dont sont victimes les policiers, appelle au renforcement de l’institution policière. De l’avis du Collectif des défenseurs plus, les policiers ont grandement besoin de meilleures conditions de travail, des équipements, ainsi qu’un service de renseignement. « Que justice soit rendue à tous les policiers victimes. Il faut bien l’ouverture d’une enquête en ce qui a trait aux multiples actes de banditisme perpétrés contre eux. Nous exigeons la stricte application des lois et conventions garantissant la protection du droit à la vie de tous notamment nos policiers », plaident les responsables dudit collectif dans leur rapport.
« En ce début de l’année 2023, le bilan est déjà trop lourd. Trop de personnes blessées, violées, enlevées et tuées par les groupes armés qui opèrent en toute quiétude dans le pays sous les yeux puissants des autorités concernées qui doivent assumer leurs responsabilités en que dirigeants », déplore le Collectif des défenseurs plus dans son rapport en date du 26 janvier 2023.
Vladimir Predvil
