HAÏTI / VIOLS COLLECTIFS A LA PRISON CIVILE DES GONAÏVES

L’ASFC appelle l’État haïtien à endosser sa part de responsabilité

L’organisation Avocats sans frontières Canada, dans une note datée du 1er février 2023, a dénoncé les conditions de détention à la prison civile des Gonaïves. Concurremment, l’ASFC dit déplorer les actes de viols collectifs à l’encontre de 16 femmes et une mineure dans la nuit du 26 au 27 janvier 2023. « L'État haïtien a une part de responsabilité dans les viols collectifs perpétrés à la prison civile des Gonaïves», suivant l’organisation Avocats sans frontières Canada (ASFC).

Pour Taïna Nosther, directrice de l’organisation Avocats sans frontières Canada en Haïti, une enquête doit être menée pour identifier et punir les individus qui ont perpétré ces actes délictueux à l’endroit de ces femmes âgées entre 19 et 60 ans et la mineure de 17 ans. Suivant la défenseure des droits humains, il est impératif que les autorités concernées prennent des mesures urgentes afin de sanctionner tous ceux qui ne cessent de commettre des actes malhonnêtes dans la société haïtienne ou qui s’adonnent à ces pratiques ahurissantes. Selon elle, l’État doit également prévenir ces actes tout en garantissant les droits à la vie, à l'intégrité et à la sécurité des femmes et des filles. 

 

Ainsi, les personnes privées de liberté sont sous la responsabilité de l’État haïtien, a-t-elle souligné. Les dirigeants haïtiens doivent coûte que coûte assurer la protection de chaque citoyen haïtien, du même coup, garantir le respect de leurs droits. 

 

En effet, les conditions de détention qui prévalent à la prison civile des Gonaïves, qui a été le théâtre de viols collectifs perpétrés contre 16 femmes et une mineure, le 26 janvier 2023, contreviennent aux standards nationaux et internationaux en la matière, ont laissé comprendre les membres de l’organisation Avocats sans frontières Canada. Ils exhortent les autorités concernées d’éviter que le pire se reproduise en séparant les détenu.e.s, en fonction de leur sexe, de leur âge et des motifs de leur détention. 

 

« En détenant les hommes et les femmes dans le même espace, la prison civile des Gonaïves ne respecte pas les principes conventionnels prévus par la Constitution haïtienne de 1987 amendée, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Convention américaine relative aux droits de l’homme en matière de détention. 

 

Cette situation met à risque de manière disproportionnée les femmes détenues », ont su relater les responsables de l’organisation Avocats sans frontières Canada en Haïti.

 

 

Préoccupée par ces actes de violence à l’endroit des femmes et des filles en particulier, ladite structure a tenu à indiquer que ce n’est pas la première fois que des actes de violence à l’encontre des femmes et des filles surviennent à la prison civile des Gonaïves. Pour cause,  en novembre 2019, douze femmes ont été victimes d’une situation similaire. À la suite d’un recours en habeas corpus collectif déposé par leurs partenaires, le Collectif des avocat.es specialisé.es en litige stratégique des droits humains (CALSDH) et le Mouvement des femmes haïtiennes pour l’éducation et le développement (MOUFHED), le 3 avril 2020, 8 d’entre elles ont 

été libérées, d’après l’organisation Avocats sans frontières Canada, qui a tenu à faire cette piqûre de rappel dans sa note de consternation en date du 1er février concernant les 16 femmes et la mineure violentées à la prison civile des Gonaïves le 26 janvier dernier.

 

Vladimir Predvil 

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