Le Canada de plus en plus désintéressé à l’idée d’une intervention militaire en Haïti

Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, se montre de plus en plus désintéressé à l’idée de faire une intervention militaire en Haïti. Le lundi 13 mars, à Montréal, lors d’une assemblée publique dans le quartier de Saint-Michel, M. Trudeau a rappelé que le Canada avait déjà sanctionné 17 personnes, dont des politiciens et des hommes d’affaires qui sont de connivence avec les groupes armés qui sèment la terreur sur le territoire. Il a, en outre, opté pour le renforcement de la Police nationale.

 

« Pour moi, la meilleure façon de refaire une stabilité pour Haïti, c’est d’abord de sanctionner les élites pour leur dire qu’elles ne peuvent plus financer les gangs ni l’instabilité politique », a déclaré le Premier ministre canadien qui a mis l’accent sur une solution envisagée par les acteurs haïtiens eux-mêmes. Ainsi, il conseille le renforcement de la PNH pour faire face aux gangs.

 

Pour sa part, la ministre des Affaires étrangères canadiennes a rappelé toujours que le Canada visait davantage à sanctionner les membres de l’élite qui soutiennent les activités criminelles des gangs. Elle a parallèlement indiqué que le Canada poursuivrait sa collaboration avec la communauté internationale pour soutenir le peuple haïtien afin qu’il puisse sortir de la crise et rétablir la paix et la sécurité en Haïti.

 

Déjà, les autorités canadiennes ont adopté en novembre 2022, à partir d’un règlement d’application d’une résolution des Nations unies, une série de sanctions contre des personnalités haïtiennes. Ces mesures imposent des restrictions quant aux opérations, effectivement un gel des avoirs, interdiction de fouler le sol canadien, un embargo sur les armes à l’encontre de toute personne ou entité désignée dans la liste. De novembre jusqu’à ce jour, ce sont au total 17 personnes de la classe politique et du milieu des affaires qui ont été sanctionnées par le Canada.

 

Pour le chef d’état-major de la défense canadienne, le général Wayne Eyre, les forces armées canadiennes n’ont pas la capacité actuellement de conduire une mission militaire en Haïti. « L’armée canadienne est occupée, à travers son soutien à l’Ukraine qui est en guerre avec la Russie depuis plus d’un an », estime-t-il.

 

De son côté, les États-Unis se montrent également peu intéressés par cette mission, alors que la violence des gangs se poursuit et fait au quotidien un nombre considérable de victimes d’enlèvements, d’homicides et autres sur le territoire. 

 

À ce jour, aucun suivi ni aucune détermination de la part de la communauté internationale concernant la demande du Premier ministre Ariel Henry qui a sollicité, en octobre 2022, la présence d’une troupe étrangère sur le territoire en vue de faire face à la crise humanitaire qui frappe le pays et la violence des gangs qui ne cesse de faire un lot de victimes considérables au quotidien. 

 

À rappeler que selon les données publiées par la radio France internationale, il y a sept cents soldats canadiens qui sont déployés en Lettonie, en cas d’une attaque russe et cette armée est en déficit de 16 000 militaires.

 

Oberde Charles

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