Le GARR dresse un tableau alarmant de la situation des migrants haïtiens en février 2023

Les migrants haïtiens sont confrontés à de multiples problèmes à travers la région Caraïbe et du monde. Au niveau de la frontière haïtienne dominicaine, les mauvaises pratiques liées aux traitements de ces personnes s’intensifient malgré l’apparence du calme qui semble régner à la frontière. Pour ce mois de février, des migrants haïtiens ont été tués au Pérou et au Panama. Aux États-Unis, les législateurs républicains continuent de mettre la pression sur les démocrates, concernant l’autorisation accordée aux migrants, pour rester sur le sol américain pendant l’évaluation de leur dossier.

Au total, un nombre de 24 428 migrants haïtiens en provenance de la République dominicaine a été renvoyé en Haïti pour le mois de février 2023. De cet effectif, 13 090 ont été expatriés, 8 219 dans le cadre des retours spontanés et 3 119 ont été refoulés à partir des différents points officiels et non officiels de la frontière, selon les données publiées par le Groupe d’appui aux rapatriés et aux réfugiés (GARR). Les autorités dominicaines n’ont pas épargné les femmes enceintes et les mineurs, a souligné l’organisation.  128 femmes enceintes rapatriées, 20 refoulées et 71 faisant partie des retours spontanés. 113 mineurs rapatriés, 77 refoulés, 141 de la catégorie des retours spontanés.  

« À la frontière, la migration dominicaine multiplie les activités de déportation, et ce, dans les mêmes conditions que d’habitude. C’est-à-dire avec les violations récurrentes des droits des migrants. Les témoignages recueillis auprès des migrants.es font état d’abus de toutes sortes : de vols, de viols sur les femmes, de maltraitances physiques, d’attouchements sexuels. Les conditions de détention des migrants restent déplorables », a constaté le GARR. 

 

Néanmoins, des événements divers ont attiré l’attention des agents du GARR durant le mois de février. Au Pérou, suite aux mouvements d’effervescence liés à la crise politique, 7 migrants haïtiens, dont un mineur, ont été tués par manque de nourriture, d’eau et de soins de santé. « Ils sont tombés malades et n’ont pas pu être secourus à temps », a révélé l’organisme défendant le droit des migrants. Aux îles Turques et Caïques, le jeudi 9 février, le ministre de l’Immigration, Arlington Musgrove, a annoncé une intensification des mesures pour contrôler le flux des migrants haïtiens. De fait, une suspension pour 6 mois de l’octroi des visas de touristes aux Haïtiens a été adoptée.  Parallèlement, aux États-Unis, les législateurs républicains cherchent par tous les moyens de contrecarrer les démocrates concernant leurs décisions d’autoriser un nombre de migrants illégaux sur le sol américain, en attendant l’étude de leurs dossiers. 

 

Entre autres, le GARR se dit consterné par la situation infrahumaine à laquelle font face les migrants haïtiens en République  dominicaine. En ce sens, au niveau du centre d’accueil de l’organisation à Belladère, pendant le mois de février, un total de 665 personnes déportées ont été accueillies et accompagnées par les responsables de l’institution. Ces migrants ont bénéficié de la nourriture, un appui psycho social, des soins de santé et hygiéniques, mais aussi de la formation sur la sensibilisation sur les dangers de la migration irrégulière.  De fait, le GARR appelle les autorités concernées à rétablir le calme sur le territoire, mais aussi garantir le bon fonctionnement des activités socioéconomiques du pays, en vue de créer les moyens adéquats pour le respect des droits fondamentaux de tous les citoyens et limiter au plus vite le flot des déplacements illégaux. 

 

Oberde Charles 

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES