L’OCID présente les résultats de son enquête sur les politiques publiques

L’Observatoire citoyen pour l’institutionnalisation de la démocratie (OCID), via la plateforme numérique Zoom, a organisé ce mercredi 15 mars 2023 un atelier de présentation des résultats d’une enquête nationale réalisée de novembre à décembre 2022 sur les politiques publiques. Dans le cadre de cette enquête, le questionnaire a été porté sur les politiques publiques en matière de fiscalité, de commerce, d’industrie et de création d’emplois.

En effet, les résultats de l’enquête révèlent que l’insécurité est perçue par la population comme le plus grand problème auquel fait face le pays. Pour cause, plus de la moitié de l’ensemble des répondants, soit 52,5 %, a cette perception. Les problèmes économiques viennent en deuxième position, perçus par 35,5 % des répondants, et les problèmes politiques en troisième position, cités par un peu plus d’une personne sur 10 soit 11,2 %.

 

D’après les membres de l’Observatoire  citoyen pour l’institutionnalisation de la démocratie, l’objectif spécifique de cette enquête est de fournir aux acteurs politiques une aide à la décision en ce qui concerne la mise en œuvre des politiques publiques visant les intérêts de la population haïtienne. De même, cette enquête vise à mettre à la disposition des acteurs et de la population des données pertinentes qui faciliteront leur implication aux débats lors de la prochaine campagne électorale et encourageront aussi leur participation aux prochains scrutins.

 

Parallèlement, les responsables de l’Observatoire citoyen pour l’institutionnalisation de la démocratie ont souligné  que cette enquête a été effectuée auprès de la population de 18 ans et plus, du 28 novembre au 5 décembre 2022. 

 

Direction générale des impôts (DGI)

 

L’enquête de l’Observatoire citoyen a révélé que seulement trois (3) citoyens sur 10 (31,3 %) ont été à la DGI pour un service au cours de l’année 2021-2022, dont 22,9 % dans le milieu rural, 37,2 % dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince et 37,5 % dans le milieu urbain des autres régions. D’après les résultats, les citoyens qui ont été à la DGI au cours de l’année dernière ont eu un faible niveau de satisfaction des services obtenus. En regroupant en insatisfaits ceux qui n’étaient pas du tout satisfaits et ceux qui n’étaient pas insatisfaits et en satisfaits ceux qui étaient plus ou moins satisfaits et ceux qui étaient très satisfaits, on peut voir que la proportion de satisfaits est de 32,6 %. Parmi les raisons qui ont justifié ce faible niveau de satisfaction, figurent : la lenteur et la mauvaise qualité du service (32,3 %), le manque de courtoisie du personnel (20,1 % et le coût trop élevé des services (16,9 %).

 

Opinions des personnes interrogées sur la gestion faite par l’État des taxes et impôts prélevés

 

Toujours suivant le rapport de l’enquête, les citoyens estiment globalement que les fonds publics sont très mal gérés. Plus de 8 sur 10, soit 84,9 %, estiment que l’État fait une mauvaise ou une très mauvaise gestion de l’argent provenant des taxes et impôts. Cette proportion varie peu d’un milieu de résidence à un autre, mais elle est relativement plus faible dans la zone métropolitaine (82,7 %), alors qu’elle est de 84,7 % dans le milieu rural et de 86,8 % dans le milieu urbain des autres régions. La proportion des répondants qui estiment que l’État fait une bonne ou une très bonne gestion des fonds provenant des taxes et impôts n’est que de 5,1 %. « Signalons qu’une (1) personne sur 10 soit 10 % n’a pas donné son avis »

 

 Opinions des personnes interrogées sur la fiscalité et le commerce

 

En ce qui concerne, les trois quarts des sondés croient que l’ouverture totale du marché haïtien aux produits étrangers dans les années 80 et 90 a des conséquences très néfastes sur l’économie et le développement du pays. Ainsi, trois personnes sur quatre, soit 75,5 % des répondants, se disent tout à fait d’accord ou un peu d’accord avec l’affirmation suivante selon laquelle « l’ouverture totale du marché haïtien aux produits étrangers, par la baisse absolue des tarifs douaniers, a contribué grandement à détruire la production nationale et à augmenter le chômage et l’insécurité alimentaire ». 

 

Néanmoins, lors de son intervention au cours de cet atelier de présentation dés résultats de cette enquête sur les politiques publiques, Abdonel Doudou a laissé comprendre que 71,9 % des répondants lors de cette enquête pensent que la production et la transformation des produits agricoles sont susceptibles de créer des richesses et des emploies durables en Haïti, tandis que 17,1 % d’entre eux estiment que le transport maritime, la pêche et la commercialisation des fruits de mer sont capables de fournir des emplois durables dans le pays. D’autres se positionnent pour le commerce, le tourisme, selon Abdonel Doudou, 39,7 % des personnes qui ont été auditionnées dans le cadre de ladite enquête sur la politique publique ont déclaré que l’élevage sous toutes ses formes telles que : aviculture, apiculture, de caprins et de bovins, pisciculture est l’un des secteurs les plus susceptibles de créer des richesses et des emplois durables.

 

Par ailleurs, des répondants, lors de cette enquête, ont indiqué que diminuer les avantages accordés aux entreprises commerciales de produits importés, augmenter les tarifs douaniers sur les œufs pour encourager par des investissements conséquents, la production et la mise en marche des œufs et pollens locaux, et soutenir fortement la création et le développement des entreprises de production agricole est des mesures qui peuvent augmenter la production industrielle d’Haïti. 

 

Toutefois, les responsables de l’Observatoire citoyen pour l’institutionnalisation de la démocratie disent croire qu’en cette période de crise aigüe et multiforme où tous les citoyens et citoyennes conscients s’interrogent sur l’orientation à donner au pays pour le conduire vers la paix et la prospérité, les résultats de cette enquête pourront lever une partie du voile sur les opinions et les souhaits de la population haïtienne en ce qui concerne ces problématiques essentielles.

 

Vladimir Predvil 1

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