Haïti sous l’emprise des gangs

Les résidents de la région métropolitaine de Port-au-Prince lancent des cris d’alarme contre la situation de terreur qui règne dans le pays depuis quelque temps et qui s’est intensifiée ce week-end, tout en critiquant les cas multiples cas d’assassinats et d’incendies à Marlique et les affrontements entre les gangs de Bel-Air et de Bas-Delmas.

La population haïtienne a connu un week-end noir et s’est encore réveillée, ce lundi matin, sous une situation de tension. En ce sens, plusieurs résidents ont exprimé leur inquiétude face à la montée vertigineuse de l’insécurité dans le pays, plus particulièrement dans la commune de Petion-Ville.

« Nous vivons à présent une situation de stress constant. La situation se détériore dans la commune Petion-Ville. J’ai des membres de ma famille qui vivent à Marlique et Meyotte. Ils me disent qu’ils se sont cachés sous leurs lits par peur d’être victimes, mais je ne peux pas les aider. Près de chez moi, la situation est identique », s’est plaint Cleef L’Allemand.

D’autres citoyens ont expliqué qu’ils n’ont pas d’autres endroits pour se réfugier et qu’ils sont obligés de passer des heures sur une place publique en attendant que la situation se calme pour pouvoir rentrer chez eux. « J’aurais dû rentrer chez moi depuis ce matin, mais les gens membres de ma famille me demandent de rester loin. La situation sécuritaire du pays est devenue de plus en plus dégradante. Aujourd’hui personne ne sait quel nouveau quartier va tomber demain sous la coupe réglée des bandits », s’inquiète un autre citoyen. 

Il faut rappeler que depuis le début du week-end écoulé, les gangs ne cessent de multiplier leurs exactions. Vendredi, ils ont incendié une vingtaine de véhicules et de maisons à Marlique, dès lors une situation de terreur s’est installée et des habitants ont abandonné leurs demeures pour échapper à cette violence.

Le journaliste Cossy Roosevelt, une des personnes dont les véhicules et les maisons ont été incendiés lors de l’attaque des gangs armés à Marlique, vendredi dernier, affirme que les habitants de plusieurs quartiers, dont Meyotte, Diege, vivent une situation de terreur depuis cette dernière tentative. « Les hommes armés ont continué à semer la terreur même après cette action, ils ont envahi Diegue samedi dernier », a confié le travailleur de presse.

Ce lundi, environ une dizaine de morts et de véhicules ont été incendiés, à Tunnel dans la commune de Petion-ville, en représailles à la l’exécution des trois présumés du groupe de gang « Kraze baryè ». Quatre, parmi ces morts, étaient dans une camionnette et les 5 autres gisaient au sol.

Tout au long de ce week-end, une tension a régné également dans les quartiers de Bel-Air et de Bas-Delmas. Des riverains témoignent que les hommes armés recommencent à s’affronter et que des tirs nourris ont été entendus dans ces endroits tout au long de l’après-midi du samedi, mais également dans la journée du dimanche.

De plus, le Décanat de la Faculté d’agronomie et de médecine vétérinaire a informé que des hommes lourdement armés ont fait irruption dans le parking de la faculté et ont emporté une voiture. En ce sens, le Rectorat de l’Université d’État d’Haïti (UEH) condamne l’attaque perpétrée contre cette faculté et affirme que cette action montre l’impuissance des forces de l’ordre à protéger et servir la population dans les circonstances actuelles et appelle à l’élaboration et la mise en place, en urgence, d’un plan de sécurité nationale.

 

Sheelove Semexant

 

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