La situation sécuritaire du pays s’envenime de plus en plus

Les groupes armés étendent leur emprise sur la capitale et même sur les régions de province. Ils limitent la circulation de la population qu’à quelques endroits de la zone métropolitaine. Fort de ce constat, la Police nationale d’Haïti annonce l’intensification de ses opérations dans des fiefs de gang, et l’Office de la protection des citoyens et citoyennes entend engager des consultations avec les responsables des secteurs de la vie nationale, pour trouver une issue favorable à cette crise.

Depuis plusieurs années, le phénomène du banditisme est devenu le principal sujet de l’actualité haïtienne. Les bandits organisent des tueries, ils enlèvent des enfants, des femmes, des hommes, pour ensuite les séquestrer, et réclamer de fortes sommes d’argent de leurs proches pour les libérer. Plus encore, ils massacrent les habitants des quartiers populaires et même dans les zones huppées, qui étaient autrefois, considérés comme étant à l’abri de l’insécurité. 

Une situation qui a de lourdes conséquences sur le fonctionnement de vie du peuple haïtien, car plus aucune couche n’est exempte de ce fléau. Les seigneurs de la guerre dictent leurs lois à tous, ils empêchent la population de circuler d’un département à un autre. Tels sont les cas de l’entrée sud du pays qui est pris en otage par les bandits depuis près de deux années et l’entrée nord, qui elle aussi est devenue infranchissable depuis la fin de 2022.

Par ailleurs, le parti politique Lòd demokratik, sous la direction de l’ancien sénateur du département de l’Ouest, se dit prêt à contribuer à hauteur de cinq millions de gourdes dans le cadre d’un marathon national visant à soutenir l’institution policière haïtienne très limitée dans sa capacité matérielle à répondre aux défis actuels en matière de sécurité.

Tout en demandant à l’Office de protection du citoyen de jouer le rôle de médiateur dans un sommet d’État durant deux jours sur la sécurité nationale, avec la participation des anciens Premiers ministres, anciens directeurs généraux de la Police nationale d’Haïti, des ambassades et agents de forces militaires nationales ou étrangères. 

De son côté, l’Office de la protection du citoyen a répondu positivement à cette demande dans une note de presse, en disant que l’organisme est prêt, à engager dans le plus bref délai, des consultations avec les responsables de Lòd demokratik, les experts ainsi que tous les autres secteurs concernés afin de définir ensemble les stratégies et les moyens qui peuvent contribuer à la réalisation du sommet sur la sécurité. Dans une perspective de rétablissement de l’État de droit et l’amélioration de la situation des droits humains dans le pays.

Parallèlement, la police dit intensifier ses opérations dans les foyers de gangs, afin de les traquer et les démanteler. Dans une opération menée dans la commune de Tabarre, la PNH affirme qu’elle a permis la reprise des activités, dont le transport en commun, au niveau du carrefour Saint Clair, non loin de l’Académie nationale de Police, située à la route de Frères. 

D’un autre côté, la Police dans le département de l’Artibonite, notamment à Liancourt, dit avoir réalisé un important coup de filet, le mercredi 22 mars 2023, au niveau de Pont-Sondé, en procédant à l’arrestation de la nommée Erline. Cette dernière serait l’une des concubines de Luckson, le caïd du gang Gran Grif, basé à Savien. Au moment de son arrestation, elle a avoué qu’elle était sur le point de se rendre chez celui-ci. 

 

Sheelove Semexant

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