HAÏTI/SANTÉ/APPEL À CONTRIBUTION AUX BAILLEURS

Le PNST fait un plaidoyer pour l’engagement de tous

Le Programme national de sécurité transfusionnelle (PNST) et l’Organisation mondiale de la santé ont organisé une table thématique sur la sécurité transfusionnelle dans l’objectif de mobiliser la contribution chez les bailleurs en mettant à nu les limites du système national de sécurité face aux nouveaux défis du quotidien. Le PNST dit espérer former en utilisation clinique du sang 1200 professionnels de santé en service transfusionnel.

La transfusion sanguine demeure et demeurera encore au cours de nombreuses années une thématique d’urgence capable de modifier le pronostic de nombreux patients en difficulté, les efforts consentis dans le domaine de la transfusion des produits sanguins labiles en Haïti au cours des dernières années sont unanimement reconnus malgré la situation du pays.

 Cependant, des limites du système national de sécurité transfusionnelle ont été mises en évidence face aux nouveaux défis qui se sont dressés, selon le Dr Ernst Noël, coordonnateur du PNST.

Selon les données rapportées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), près de 120 millions de dons de sang sont recueillis chaque année à travers le monde, malheureusement cette quantité est insuffisante pour satisfaire les besoins de nombreux patients qui, aux quatre coins du monde, nécessitent une transfusion et n’ont pas accès en temps opportun à du sang non contaminé.

À travers cette table thématique, le résumé de l’état de la situation du Programme national de sécurité transfusionnelle a été présenté en quatre (4) points qui sont les plus pertinents selon l’équipe de coopération technique avec le programme.

 En effet, selon la responsable technique du PNST, Anita Labossiere, la politique nationale de sécurité transfusionnelle a pour but de garantir la disponibilité, l’accessibilité, la sécurité et l’utilisation rationnelle des produits sanguins.

Ses objectifs sont d’assurer un accès équitable aux produits sanguins labiles (PSL), tandis que la production de pochette a stagné autour de vingt mille (20 000) pochettes, le taux de satisfaction de la clientèle, a baissée de 47 % pendant que les demandeurs s’envolent vers cinquante mille (50 000). 

Le système de testing pour la détection des infections transmissibles par le sang est centralisé au niveau de Port-au-Prince au Centre national de sécurité transfusionnelle.

 Tous les 10 départements qui réalisent des collectes de sang doivent envoyer les spécimens de sang à Port-au-Prince en vue d’être testés pour des marqueurs comme HIV, syphilis, HTLV 1&2 et malaria. Assez souvent, le long délai pour le retour des résultats de ces échantillons aux postes de transfusion sanguine cause la non-disponibilité à temps du sang et souvent l’expiration des pochettes de sang collectées avec beaucoup d’efforts.  

Ce qui nécessite un plan graduel pour décentraliser le service au niveau périphérique afin qu’au niveau régional, le testing pour la recherche des informations transmissibles par le sang puisse se faire au niveau périphérique.

Étant donné que le Centre national de transfusion sanguine utilise en majeure partie des automates permettant de faire les tests pour la détection des infections transmissibles par le sang nécessitant la disponibilité de réactifs et d’intrants qui coûtent très chers.

 Quand ces intrants ne sont pas disponibles au niveau du centre national de transfusion sanguine, tout le pays en souffre, car il est impossible de tester des pochettes de sang avant de pouvoir les rendre disponibles, alors qu’en Haïti le besoin de sang est fondamental dans les cas d’interventions chirurgicales, des accouchements difficiles, des accidents de la circulation, dans les cas des anémies et d’autres maladies hématologiques nécessitant la transfusion.

Enfin, le plateau technique disponible dans le pays et le niveau de soins offert au niveau national nécessitent un besoin de sang de l’ordre de soixante mille (60 000) à quatre-vingt mille (80 000 ) pochettes. Cependant, la récolte reste, à date, autour de vingt mille (20 000) pochettes .

 

Une situation préoccupante pour la disponibilité du sang sûr dans un pays en proie à des problèmes sociopolitiques, sanitaires et économiques d’envergure.  

 

Gerard H. Resil

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