La détérioration des conditions humanitaires au cours de l’année 2022 a provoqué une grave crise alimentaire dans le pays. Après 4 années de récession économique, l’inflation dépasse déjà les 48 %. C’est un pays dominé par l’instabilité politique, la violence, ainsi que la violence où des groupes armés contrôlent de plus en plus le territoire. Les perturbations économiques liées à la suppression de la subvention des produits pétroliers par le Gouvernement ont davantage aggravé la situation économique du pays. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA). Il s’agit de 5,2 millions d’Haïti qui ont besoin d’une aide humanitaire en 2023 contre 4,9 millions en 2022.
«La violence a atteint un niveau sans précédent. Les gangs armés contrôlent de plus en plus de territoires, notamment dans la capitale Port-au-Prince, commettant des exactions contre la population et déclenchant des déplacements internes. Après l’annonce de la suppression des subventions sur les carburants par le Gouvernement, à la mi-septembre, le pays a été plongé dans une crise caractérisée par des manifestations massives, parfois violentes, et par le blocage, durant plusieurs mois, du principal terminal pétrolier d’Haïti par les gangs. Ce blocus a paralysé l’activité économique et sociale, limitant l’accès aux services de base aux populations, entravant les opérations d’assistance et créant des difficultés considérables d’accès humanitaire », a révélé l’organisation onusienne.
Selon les données publiées par l’IHSI (Institut haïtien de statistique et informatique), l’insécurité alimentaire est extrêmement préoccupante dans le pays. « Pour la première fois dans l’histoire d’Haïti, au moins 19 000 personnes sont confrontées à des niveaux catastrophiques (phase 5 de l’IPC) ». Les chiffres publiés par l’OCHA, dans son dernier rapport sur l’insécurité alimentaire en Haïti, indiquent que 5,2 millions de personnes ont besoin d’une aide alimentaire suivant les dernières évolutions examinées durant la période de 2016-2023. Celle-ci concerne à 57 % les femmes et filles, les enfants, 55 % et à 12 %, les personnes qui vivent avec un handicap. Les hommes représentent les 43 % de cette barre. À travers tous les départements du pays, il y a une forte quantité de personnes dans le besoin. Le département de l’Ouest est en tête, avec 1, 8 millions de personnes ; l’Artibonite vient après avec plus de 820 000 personnes, ensuite viennent le Nord (489 milles), le Nord Ouest (398 000) et le Sud 3826 000). Pour les autres régions du pays, le Centre représente une part très significative, dont 382 000, Sud-Est 345 000, la Grand'Anse 255 000, le Nord-est 215 000 et les Nippes 187 000.
En revanche, la situation sécuritaire et les crises socio-économiques ont énormément affecté les établissements scolaires et sanitaires du pays. « Ces conditions ont provoqué la fermeture de nombreux établissements sanitaires et scolaires, privant des milliers de personnes de soins et quelque quatre millions d’enfants de leur droit à l’éducation», dit-il ! Face à de telles situations, l’OCHA indique que beaucoup plus d’Haïtiens sont devenus désespérés et veulent laisser le pays, malgré que les pays de la région et bien d’autres exercent des rapatriements forcés sur les migrants haïtiens éparpillés partout dans le monde.
Oberde Charles
