Le syndicaliste Jacques Anderson Desroches critique la crise des produits pétroliers sur le marché

Du 2 au 6 avril 2023, le nombre de camions-citernes ayant quitté le terminal de Varreux est très insignifiant par rapport à la demande du marché. Face à cette situation, les stations-service font face à une énorme rareté de ces produits, qui implique les consommateurs à se livrer vers le marché noir où le prix du gallon de la gazoline coûte plus de 1 000 gourdes. En ce sens, le syndicaliste Jacques Anderson Desroches critique le pouvoir en place et appelle à une prise de conscience nationale et l’application de certaines mesures pour pallier cette rareté récurrente du liquide en or sur le territoire. 
« Les causes de cette persistante rareté des produits pétroliers sur le marché proviennent de l’irresponsabilité de l’État, qui se retire totalement du secteur. Les autorités gouvernementales ont accordé à une frange du secteur privé, le plein pouvoir de décider sur les commandes, alors que ces investisseurs sont des corrompus, là où leurs intérêts sont en jeu, ils prennent des décisions contre le peuple haïtien », explique le syndicaliste Jacques Anderson Desroches de la Force syndicale pour sauver Haïti (FOSAH).  Parallèlement, tout au cours de ce mois, les activités ont considérablement baissé au terminal de Varreux. Durant la période du 1er au 6 avril, le nombre de camions-citernes ayant quitté le centre de stockage de WINECO est totalement insignifiant par rapport à la demande habituelle. En date du 1er avril, seulement 41 camions avaient été chargés.  Les données publiées par les responsables du terminal ont assuré que 70 camions-citernes avaient été chargés en trois journées (4 au 6 avril). Depuis, aucune information n’a été diffusée concernant le fonctionnement du terminal. 

En revanche, la crise des produits pétroliers se fait sentir énormément au niveau des pompes à essence de la zone métropolitaine.  Le nombre de stations-service en fonctionnement a considérablement diminué. Les consommateurs font face à beaucoup plus de difficultés pour trouver l’essence. Berry, un chauffeur de taxi moto raconte : « Actuellement, l’essence n’est plus disponible dans les pompes. J’ai eu en réserve 5 gallons de gazoline, cela m’a permis de m’organiser durant la semaine précédente. J’ai diminué mon parcours et j’essaie de gérer le liquide en or afin que cette quantité que j’ai à ma disposition puisse me servir le plus de temps possible », soutient-il. Entre autres, le jeune motard ajoute qu’il s’agit d’une manœuvre, une mise en scène de la part des autorités gouvernementales, afin de tenir le pays dans l’instabilité pour qu’il puisse davantage tenir le pouvoir. 

Le syndicaliste Jacques Anderson Desroches a, par ailleurs, indiqué que la persistance de cette crise des produits pétroliers s’explique également par l’insuffisance des commandes à l’étranger. « Le marché haïtien consomme près de 30 millions de gallons de carburant mensuellement alors que les importations actuelles varient entre 5 à 7 millions de gallons par mois. Vu l’insécurité et ses conséquences sur l’économie, des compagnies pétrolières qui représentent une grande part dans l’approvisionnement des stations-service sont incapables d’assurer des commandes. Les autres avec une enveloppe inférieure sont dans l’impossibilité de bien alimenter le marché », rappelle-t-il.

En ce sens, le porte-parole de la FOSAH voit, dans cette crise, une urgence sinon dans les prochains jours, la situation sera pire et ses conséquences seront gravissimes pour l’économie et les divers secteurs d’activité du pays. M. Desroches appelle à une prise de conscience citoyenne et des mesures valables de la part des acteurs pour remédier à la situation et faire face à la crise. En ce début de semaine, à cause de cette rareté des produits pétroliers, les chauffeurs du transport en commun ont finalement opté d’augmenter le prix des courses, Pétion-Ville-Delmas coûte désormais 75 gourdes et le trajet Portail vers Delmas 65, 100 gourdes.


Oberde Charles

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