SANCTIONS

La République dominicaine emboîte le pas

La République dominicaine vient d’interdire de séjour sur son territoire 39 Haïtiens, dont des ex-ministres, sénateurs, députés et des chefs de gangs. Selon les autorités dominicaines, ces personnes constituent une menace pour la sécurité de leur pays. La plupart de ces personnalités étaient déjà sanctionnées par les États-Unis et le Canada, mais la république voisine va plus loin en insérant notamment dans sa liste le nom de Pierre Espérance, le responsable du Réseau national de défense des droits humains RNDDH.

La nouvelle a eu l’effet d’une bombe, le dimanche 16 avril 2023. En effet le président dominicain Luis Abinader a demandé au directeur général des Migrations, Venancio Alcántara, de ne pas admettre l’entrée sur le territoire dominicain de plus de 30 Haïtiens qui constituent une menace pour leurs intérêts et leurs institutions.

 

Pour justifier sa décision, Abinader s’est référé à l’Article 128 de la Constitution de son pays qui lui permet d’interdire l’entrée de ressortissants étrangers sur son territoire lorsqu’il estime que cela est dans l’intérêt public. Selon le document, la mesure répond également à la résolution adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU qui impose un ensemble de sanctions appliquées aux citoyens haïtiens liés à la situation de violence et d’insécurité qui prévaut en Haïti.

 

Les personnes concernées sont : les anciens premiers ministres Laurent Lamonthe et Evans Paul, les anciens sénateurs Youri Latortue, Richard Lenine Hervé Fourcand et Gracia Delva, ainsi que l’ancien président de la Chambre des députés haïtienne Jean Tholbert Alexis.

 

Également,  Liszt Quitel, Rodolphe Jaar, Bredy Charlot, Kesner Normil, Assad Volcy, Víctor Prophane, Rony Celestin, Gary Bodeau, Espérance Pierre, Charles Kiko Saint-Rémy, Sherif Abdallah, Arnel Belizaire, Salim Succar.

 

Ainsi que, Reynold Deeb, Nénel Cassy, Berto Dorcé, Antonio Cheramy (a) Don Kato, Steve Khawly, Frantz Cole, Jean Mardoché Vil, Fritz Désiré, Dieuné Day, Romel Bell, Wakin Pierre, Jhonson André (a) Izo, Manuel Saloman (a ) Manno et Joselito Petit-Homme (a) Ti Makak, Elan Luckson, Jermaine Stephenson (a) Gaspiyay.

 

Avec cette nouvelle liste, plus d’une cinquantaine de personnalités politiques et des chefs de gangs sont interdits d’entrée en République dominicaine, en moins de 12 mois. Les voisins ont haussé le ton, en indexant des acteurs haïtiens qui jusqu’ici ne figurent pas sur la liste de l’Oncle Sam ni du Canada, l’un des noms qui surprend plus d’un est celui de Pierre Espérance le directeur exécutif du Réseau national de défense des droits humains RNDDH, l’une des organisations des droits humains les plus réputés du pays.

 

Parallèlement, d’autres soulignent que certaines personnes qui sont sanctionnées par les États-Unis et le Canada ne se trouvent pas dans la liste des autorités dominicaines. Tels que « l’ancien sénateur Joseph Lambert, l’ancien président Michel Joseph Martelly, Jimmy Cérisier, l’ancien président Jocelerme Privert, et l’ancien sénateur Jean Marie Ralph Féthière ».

 

Alors que les sanctions se multiplient dans l’international contre des acteurs haïtiens, reprochés d’être de mèche avec les gangs armés qui maintiennent un climat de terreur dans le pays, le gouvernement haïtien est resté muet sur le sujet, à en croire qu’identifier les personnes qui alimentent ce chaos dans le pays ne constitue pas une propriété pour les dirigeants. 

 

Jeudy Esdra

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