Sanctions: les avis sont partagés

Une vague de mesures, visant à sanctionner des personnalités haïtiennes, a été enclenchée depuis plusieurs mois dans l’international notamment par le Canada, les États-Unis, et depuis le week-end dernier, par la République dominicaine. Ces pays reprochent à ces acteurs haïtiens leurs implications dans la multiplication des actes de violence sur le territoire. Le gouvernement haïtien garde le silence, et dans la population, les opinions divergent sur la question.

Ils sont près d’une cinquantaine, les anciens hauts fonctionnaires de l’État, de puissants hommes d’affaires et autres à être touchés par les sanctions. Ils sont accusés notamment d’alimenter le chaos en Haïti, en entretenant des relations avec les gangs criminels. De ce fait, ils sont interdits de voyager pour la plupart aux États-Unis, au Canada, désormais en République dominicaine et leurs avoirs ont été saisis par le gouvernement de ces pays.

 

Nombreux sont des acteurs qui ne voient pas d’un bon œil ces sanctions. Jean Gardy Maisonneuve, responsable du Sant Karl Lévêque, qualifie d’hypocrite la façon dont l’international aborde le problème de l’insécurité généralisée qui prévaut en Haïti. Selon lui, il revient aux Haïtiens de travailler afin de résoudre une fois pour tous les différents problèmes qui rongent le pays. 

 

« Nous, au niveau du Sant Karl Lévêque avons de sérieux doutes concernant ces sanctions, qui s’apparentent beaucoup plus à des règlements de comptes. De telles mesures ont été adoptées […] pour menacer des hommes politiques qui refusaient de se plier aux ordres de la communauté internationale », rappelle le religieux. 

 

De son côté, Me Abel Loreston, considère que l’international détient des preuves solides pour adopter de telles positions. Il demande toutefois aux gouvernements qui ont déjà appliqué les mesures, à retourner à l’État haïtien les fonds saisis pour aider le pays à faire face à la crise humanitaire qui frappe à notre porte. 

 

Alors que le pays s’enfonce dans la violence, le pouvoir en place observe un silence troublant sur ces sanctions visant, explique l’international, à freiner la montée de l’insécurité.

 

Esdra Jeudy

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