JOURNÉE MONDIALE DE LA LIBERTÉ DE LA PRESSE

La presse haïtienne a encore du chemin à faire

Ce mercredi 3 mai 2023 ramène le 30e anniversaire de la Journée mondiale de la liberté de la presse. « Façonner un avenir des droits : la liberté d’expression clé de voûte des droits humains », est donc le thème retenu cette année par les Nations unies. À l’occasion de cette journée, le président de l’Association nationale des médias haïtiens salue le courage de tous les journalistes haïtiens particulièrement les seniors qui ont bravé moult difficultés afin d’esquisser la liberté de la presse en Haïti. « La presse haïtienne ne doit pas s’écarter de sa mission fondamentale. Des dispositions doivent être prises pour le respect des principes déontologiques pour l’avancement du métier en Haïti », a déclaré le directeur exécutif de la plateforme des organisations haïtiennes des droits humains (POHDH)

Suivant les Nations unies, ce 3 mai doit rappeler aux gouvernements la nécessité de respecter leur engagement en faveur de la liberté de la presse. Aussi, l’ONU a fait savoir également que c’est une journée de réflexion entre professionnels des médias sur les questions de la liberté de la presse et d’éthique professionnelle. Du même coup, c’est l’occasion de célébrer les principes fondamentaux de la liberté de la presse, d’évaluer la liberté de la presse à travers le monde, de défendre l’indépendance des médias et de rendre hommage aux journalistes qui ont perdu leur vie dans l’exercice de leur profession, a souligné cet organisme. 

 

En Haïti, ce trentième anniversaire de la Journée mondiale de la liberté de la presse est célébré dans un contexte d’inquiétude croissante, où toutes les couches de la société sont en proie aux agissements des gangs armés. En la circonstance, le Premier ministre Ariel Henry dit renouveler la détermination de son gouvernement de garantir continuellement la liberté d’expression et de travailler au respect de l’État de droit et du climat sécuritaire, paramètres indispensables, argumente-t-il, au bon fonctionnement de la presse haïtienne. « En ce 3 mai marquant la Journée mondiale de la liberté de la presse, je salue le courage, l’engagement, le sens du devoir et de responsabilité des journalistes qui se consacrent corps et âme à l’information », a tweeté le chef de la Primature de la République d’Haïti.

 

Le président de l’Association des médias haïtiens (ANMH), Jacques Sampeur, pour sa part, a rappelé que la presse joue un rôle quasiment important dans le monde. « Aujourd’hui en Haïti, la presse a son pesant d’or parce que c’est elle qui dénonce à ses risques et périls. Il est vrai que nous ne sommes pas encore sortis du tunnel et la presse est aussi impliquée. Malgré tout, on nous tue comme tout le monde, on nous kidnappe comme tout le monde. En Haïti, la presse est le mal aimé », a tenu à déclarer le président de l’ANMH lors d’une interview accordée à la rédaction du quotidien Le National à l’occasion de la Journée mondiale de la presse. Toutefois, il dit reconnaitre que la presse haïtienne a ses points d’ombres.

 

En sus, le journaliste senior a salué la bravoure des journalistes pionniers qui ont traversé des difficultés afin d’esquisser cette liberté de la presse. «  Liliane Pierre Paul, Marvel Dandin, Marcus Garcia, Elsie Éthéard, Compère Filo », a-t-il mentionné entre autres, qui sont également des modèles. 

 

« Que ce soit les jeunes journalistes ou les ténors, nous leur souhaitons bon courage. La presse en ligne court des risques aussi. Nous leur disons d’exercer la prudence. Parce que les gens doivent comprendre que la presse n’a pas d’armes, mais la presse est importante. La presse n’est pas l’empêcheur de tourner en rond », a martelé Jacques Sampeur. 

 

Pour le directeur exécutif de la Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains (POHDH), Alermy Pierrevilus, la liberté de la presse haïtienne en particulier c’est le fruit des diverses batailles menées par les anciens notamment contre le régime des Duvalier.  La liberté de la presse c’est un gagne démocratique fondamental, a-t-il ajouté. « Avec cette question de gouvernance qui s’assied sur l’impunité, le banditisme ou la violence fait ravage, ce contexte de crise multidimensionnelle représente une menace sur la liberté de la presse. D’ailleurs, plusieurs journalistes sont victimes de répressions ces derniers temps », a poursuivi, à titre de rappel, le défenseur des droits humains joint au téléphone par la rédaction ce mercredi 3 mai 2023.

 

Toutefois, il dit croire que la presse à un rôle fondamental a joué dans la bataille contre la violation des droits humains dans le pays. De son point de vue, elle doit contribuer à l’éducation sur les droits humains à travers ses différentes émissions. La presse doit relayer un ensemble de mouvements populaires pour le respect des droits humains. La presse ne doit pas s’écarter de sa mission première, plaide-t-il. 

 

« Malheureusement, certains journalistes soutiennent des régimes qui veulent renforcer le règne de l’injustice, ou qui violent la Constitution », a-t-il dénoncé, tout en appelant à la régularisation des écoles de journalisme dans le pays pour la bonne marche la presse haïtienne.

 

Vladimir Predvil 

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