La douane et la DGI à pied d’œuvre, malgré la crise

Alors que des institutions du pays subissent les effets de l’instabilité politique et de l’insécurité, l’Administration générale des douanes (AGD) et la Direction générale des impôts (DGI) continuent de battre des records dans leurs chiffres. Au premier trimestre de l’exercice fiscal 2022-2023, plus de 18 milliards de gourdes avaient été collectées par les autorités douanières. Parallèlement, à travers tout le pays, les citoyens affluent au quotidien dans les succursales de la DGI au sujet de leurs obligations fiscales et l’achat des timbres fiscaux, principalement pour la légalisation des pièces et pour l’obtention du passeport haïtien.

Officiellement, le timbre fiscal pour l’obtention du passeport haïtien est de 8000 gourdes. Ces derniers mois, suite au Programme humanitaire parole, mis en place par le gouvernement américain au début du mois de janvier de cette année, de plus en plus d’Haïtiens ayant négligé ce document de voyage ont dû chercher de toute part des moyens pour mettre à leurs dispositions ce précieux sésame. Comme résultat, l’État haïtien a énormément bénéficié de ce programme à travers les différentes succursales de la Direction générale des impôts et les centres de réception et de livraison de documents (CRLDI). « Des citoyens achètent le timbre du passeport au prix fixé par l’État haïtien (8 000) et paient jusqu’à 2 500 gourdes lors du dépôt des documents et la prise des photos », explique Rony, un citoyen haïtien, âgé d’une trentaine d’années qui a eu la chance de signer son  passeport, la semaine dernière. 



 

Fait visible par tous, durant le premier trimestre de cette année, malgré la crise sécuritaire, la cherté de la vie, la hausse du taux de l’inflation et la crise alimentaire, le Trésor public par le biais de la DGI, a pu respirer une bouffée d’air frais grâce à ce nombre considérable de citoyens désireux d’acheter les timbres fiscaux dans l’objectif de planifier leurs voyages ou tout simplement être sûr qu’ils ont mis à jour tous leurs documents de voyage. Parallèlement, les douanes haïtiennes se montrent aussi performantes en dépit de la situation de crise économique du pays. Au mois de mars dernier, l’Administration générale des douanes a collecté 11 milliards 768 millions 393 mille gourdes sur le territoire. Comparé au premier trimestre de l’exercice fiscal 2022-20223, ce chiffre représente un grand record pour l’AGD qui a collecté plus de 18 milliards de gourdes. Au deuxième trimestre, les douanes perçoivent 29 milliards 316 millions 302 mille gourdes comme recette, ce qui sera un chiffre record par rapport au précédent. 



 

Selon l’économiste Joseph Arold Pierre, ces beaux chiffres enregistrés dans l’administration publique ces derniers mois sont liés aux sanctions internationales prises par la communauté internationale à l’encontre des personnalités de la classe économique. En ce sens, ils sont obligés de se conformer aux règlements administratifs, dit-il. L’expert en économie soulève également les dernières réformes techniques mises en place par les responsables de l’AGD où il y a un meilleur contrôle de la valeur des marchandises importées et l’accélération du processus de dédouanement. D’autre part, le président de l’ANAPROSS, Marc André  Dériphonse s’interrogeant autour de cette énorme performance au niveau des douanes, se plaignant du tarif haussier appliqué par les agents douaniers. Donc, il indique que ces performances ont de graves conséquences sur l’économie et influence le taux d’inflation à travers les produits importés. Une hypothèse que l’économiste Joseph Arold Pierre accepte, vu la baisse des activités douanières en raison du climat de l’insécurité. 

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Oberde Charles

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