Forum du HCT : un calendrier d'exécution proposé pour des réformes essentielles

Un calendrier d'exécution a été proposé pour mettre en place des réformes cruciales visant à améliorer la gouvernance dans le pays à l'issue du forum organisé par le Haut conseil de transition HCT le 23 et 24 mai dernier. Cependant, la situation sécuritaire précaire soulève des inquiétudes quant à la faisabilité de la tenue des élections dans les délais fixés.

Le calendrier commence par la formation du Conseil électoral, prévue du 24 au 29 mai, suivie de l'installation du Conseil électoral provisoire (CEP) du 29 au 31 mai 2023. Parmi les autres étapes clés, on trouve le changement du gouvernement entre le 24 mai et le 2 juin, suivi de l'installation du nouveau gouvernement du 2 au 5 juin. La mise en place de la commission de révision constitutionnelle est prévue du 5 au 7 juin, et l'installation de cette commission est prévue le 9 juin.

 

Pour renforcer la transparence et la responsabilité, l'Organisme chargé de la surveillance des appels d'offres gouvernementales (OCAG) serait mis en place du 9 au 15 juin, et son installation aurait lieu le 17 juin. Les changements de la gouvernance régionale sont également prévus du 17 au 27 juin 2023.

 

Une révision de la base de données de l'Office national d'identification (ONI) est programmée du 10 juillet au 10 septembre 2023. Cette révision vise à compléter la liste des électeurs et à vérifier la fiabilité de la liste électorale. Parallèlement, la commission de révision constitutionnelle remettra les résultats de ses travaux, permettant ainsi l'adoption d'une nouvelle constitution entre le 10 septembre et le 10 décembre 2023.

 

Une fois la nouvelle constitution adoptée, le Gouvernement fixera la date de la consultation référendaire, prévue pour le 15 septembre. Le CEP sera responsable de l'organisation de cette consultation, recrutant le personnel nécessaire et procédant à sa formation. Une vaste opération d'information et de sensibilisation sera menée auprès des électeurs, suivie de l'organisation de la journée du scrutin. 

 

Le processus électoral se poursuivra avec l'adaptation et la promulgation du décret électoral entre le 10 décembre 2023 et le 10 février 2024, suivi de la publication du calendrier électoral par le CEP.

 

Toutefois, des voix s'élèvent pour remettre en question la possibilité de l'organisation des  dans le contexte actuel marqué par une détérioration continue de la situation sécuritaire. Selon certaines structures, il est totalement impossible de tenir des élections avant février 2024. Cela signifie donc que le Premier ministre Ariel Henry restera au pouvoir pour une période indéterminée, en attendant la réalisation des élections.

 

Des observateurs critiquent le silence des structures politiques face à cette situation, soulignant que cela laisse le champ libre au Premier ministre pour agir à sa guise. Cette absence d'opposition politique ne présage rien de bon pour le pays, selon l'association sociopolitique « Débloke Ayiti ». Ils dénoncent le laxisme qui frise le mépris affiché par les dirigeants face aux difficultés rencontrées par la population, qui souffre d'une insécurité persistante et d'une crise économique aiguë.

 

Dans ce contexte, Nelus Nerius, responsable de cette structure, estime que la gouvernance d'Ariel Henry, sans véritable opposition, symbolise l'effondrement total de la classe politique haïtienne. Il préconise l'émergence d'une nouvelle classe politique engagée, capable d'aborder sérieusement les problèmes qui affligent le pays.

 

 

Esdra Jeudy 

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

1 COMMENTAIRES