Dans cette crise qui oppose actuellement la République dominicaine à Haïti, la détermination du peuple haïtien rappelle le passé glorieux des Aïeux. Alors que la construction d'un canal d'irrigation sur la rivière Massacre à Ouanaminthe dans le Nord-Est a provoqué des tensions, le peuple haïtien montre un fort engagement à mener ce projet à terme, malgré les défis et les pressions de la République voisine.
La crise a débuté quand le président dominicain Luis Abinader a exigé l'arrêt des travaux sur le canal, ce qui a été fermement contesté par les partisans de l'initiative. En réponse, la République dominicaine a adopté des sanctions contre neuf personnalités haïtiennes qui soutiennent le projet, alléguant qu'elles représentent une menace.
Luis Abinader a également décidé de fermer toutes les frontières avec Haïti, une mesure qui est en vigueur depuis le 15 septembre dernier. Le gouvernement haïtien a réagi en mettant fin aux négociations bilatérales en cours, affirmant que cette décision faisait suite aux menaces du président dominicain de fermer les frontières terrestres, aériennes et maritimes.
Cependant, la réponse robuste de la République dominicaine n'a pas atténué la résolution des Haïtiens à poursuivre la construction du canal. La population s'est mobilisée massivement, regroupant des citoyens de toutes les couches de la société. Même si le projet n'a pas reçu de financement connu du gouvernement actuel, des organisations et associations ont organisé des collectes de fonds pour le soutenir.
Ce projet, initialement lancé sous l'administration de l'ancien président Jovenel Moïse, reçoit également le soutien de nombreuses personnalités de l'industrie musicale haïtienne. Ils ont offert leurs conseils et leurs actions, utilisant les réseaux sociaux pour envoyer des messages de motivation aux travailleurs acharnés du canal, malgré les mécontentements des autorités dominicaines.
Selon de nombreux économistes, la fermeture des frontières représente une perte énorme pour l'économie dominicaine. Des hommes d'affaires dominicains appellent leur gouvernement à revoir cette mesure qui les pénalise.
Cependant, l'administration dominicaine pousse un peu plus loin le bouchon. Le ministre du Commerce dominicain, Ito Bisono, a déclaré que son pays est à la recherche de nouveaux marchés pour que les commerçants dominicains puissent écouler leurs produits, notamment les œufs, après la fermeture des frontières avec Haïti.
Les autorités dominicaines ont reçu d'énormes propositions, dit-il, venues de Guyana et du Panama pour écouler certains produits périssables, dont les œufs. Le ministre du Commerce dominicain a souligné que les œufs produits en République dominicaine sont les moins chers de la région.
Esdra Jeudy