La crise socio-économique et sécuritaire que connaît le pays a profondément affecté tous les secteurs d’activités. Marie-Claude Bayard, responsable de la Fondation Odette Roy Fombrun, indique lors d’une entrevue accordée au journal Le National qu’un consensus doit être trouvé entre les acteurs afin de faire face aux défis majeurs auxquels fait face la société haïtienne.
« C’est grave la situation que nous vivons actuellement. Personne n’a imaginé une telle descente aux enfers, tous les secteurs d’activités subissent le poids de la crise, les habitants à travers tout le pays fuient leurs demeures à cause des hommes armés. Notre économie est en détresse, le secteur du tourisme, qui est un élément clé pour le développement et les investissements, est en baisse, nos plages sont la cible des hommes armés, de plus en plus, le droit à la propriété est donc menacé et même bafoué. La police et le gouvernement se montrent incapables de gérer la situation », a-t-elle déploré.
Par rapport à la force multinationale, la responsable de la Fondation Odette Roy Fombrun estime qu’il est urgent pour le pays de trouver un soutien de la communauté internationale pour aider la police nationale à lutter contre l’insécurité et le grand banditisme en Haïti.
« Cette mission, à sa venue, doit respecter les règles du jeu en intervenant selon les besoins de la population haïtienne. Les missions antérieures des Nations unies n’ont pas laissé de très bons souvenirs pour le pays, et elles n’ont pas vraiment contribué à résoudre les vrais problèmes de la nation. Ainsi, il convient au gouvernement en place de prendre des mesures afin d’éviter le déploiement à répétition des forces internationales sur le territoire haïtien », a-t-elle martelé.
Néanmoins, réagissant autour de l’instabilité politique, considérée comme le principal élément du sous-développement et de la misère de la population haïtienne, Madame Bayard soutient que les acteurs haïtiens, qu’ils soient du secteur privé, de la classe politique ou du secteur syndical, doivent trouver un accord pour sortir le pays de cette impasse difficile. « Le Premier ministre Ariel Henry, malgré toutes ses failles à la tête du pays, est le seul qui détient tous les pouvoirs de l’État. On ne peut en aucun cas ouvrir un dialogue et le mettre de côté. En ce sens, les acteurs doivent mettre de côté tous les différends et comprendre la nécessité de résoudre cette crise qui a déjà trop duré », a-t-elle fait savoir.
Parallèlement, Madame Bayard invite les citoyens à faire « konbit », qui représente la solidarité et le symbolisme du développement communautaire. Elle se montre solidaire aux travaux de la construction du canal sur la Rivière Massacre, où des citoyens du Nord-Est ont pris l’initiative d’irriguer la plaine de Maribaroux. Elle demande à tous les citoyens d’œuvrer pour le développement du pays.
Oberde Charles