Ariel Henry de plus en plus contesté

Ayant pris fonction quelques jours après l'assassinat du feu Jovenel Moïse, le Premier ministre Ariel Henry a commencé à gouverner dans un contexte où les turbulences politiques et sécuritaires du pays ne jouent pas en sa faveur. 3 mois environ après son arrivée à la Primature, la crise socioéconomique et l'insécurité persistent; par conséquent, sa démission est déjà dans le lot des principales revendications populaires.

L’instabilité politique


Les garanties du Premier ministre Ariel Henry pour diriger le pays sous le parapluie d’un accord trouvé avec les partis et les organisations politiques semblent ne pas être suffisantes pour résoudre la crise politique actuelle.  Au niveau de la population, les revendications restent inchangées. La misère, le chômage, l'anarchie et l’absence de mesures sociales demeurent. 

Après les grèves du 4, du 18 et du 19 octobre, un sit-in a été prévu par devant de la résidence officielle du Premier ministre à Musseau. Similien Rodelin, membre de la structure dénommée Plateforme des citoyens de Delmas, était sur place pour continuer à réclamer justice pour l'ancien chef d'État Jovenel Moïse qui a été lâchement assassiné dans la nuit du 6-7juillet dernier. Selon lui, « les citoyens du pays doivent s'unir pour réclamer justice pour l'ancien président, sinon ce dossier sera traité et négligé comme tous les autres à des fins surtout politiques », a-t-il dit!

D'autre part, Massé Amaral, un militant de l'organisation politique Lanbi, a fait allusion à la main politique qui cache derrière la remontée de l'insécurité à travers le pays. « Nous avons une insécurité politisée. Ariel Henry n'est pas de taille pour résoudre la crise. Il est juste un privilégié. Il ne possède aucune autorité. »

Les conditions sociales de la population

Lorsque la politique ne garantit pas la gestion de la population, la violation des droits devient une monnaie courante dans le quotidien.

Selon les détails du Cadre de liaison inter-organisations en Haïti, qui regroupe ActionAid, HELVETAS, Save the Children, les années 2018-2021 ont conduit la population haïtienne à une profonde crise sociale. La vie du peuple haïtien est ponctuée par les kidnappings, les affrontements entre gangs et les assassinats ciblés. En plus, la situation s’est empirée avec les vagues de déportations imposées par les États-Unis, Cuba, Mexique et la République dominicaine.

Le phénomène de l'insécurité


À travers tout le pays, les inquiétudes pèsent sur l'avenir de la population à cause du climat d'insécurité, mais plus précisément le retour du kidnapping incontrôlé. De janvier à ce mois d'octobre 2021, les cas d'enlèvement sont de l’ordre de 700 environ. Les églises protestantes, nouvelle cible des bandits, deviennent le fonds de commerce des groupes armés. Près de 4 pasteurs sont kidnappés à l'espace de 3 mois. Les transporteurs d'essence n'arrivent pas à alimenter les pompes, une situation qui a provoqué une rareté excessive du carburant dans le pays, ce qui alimente beaucoup de frustrations chez les consommateurs.

En effet, plus de la moitié de la population continue de vivre sous le seuil de la pauvreté.  Actuellement,  Ariel Henry, chef d’un exécutif monocéphale, est de plus en plus contesté. Sa démission est réclamée par plus d’une.

Oberde Charles

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