Décès d’une rapatriée et double meurtre de ressortissants haïtiens en moins d’une semaine en République dominicaine : le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) dénonce les mauvais traitements infligés aux Haïtiens par les autorités dominicaines.
Le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) attire une fois de plus l'attention de la presse, des organismes de droits humains et de la population en général sur la tournure inquiétante de la situation des ressortissants haïtiens sur le sol dominicain.
En effet, à travers un communiqué daté du 5 juillet 2024, cette organisation dénonce le rapatriement d'une jeune femme haïtienne de 23 ans, Saint Mira Milien, décédée aux mains des autorités dominicaines à la frontière de Belladère alors qu'elle était en route pour Haïti. Le même jour, deux ressortissants haïtiens ont été assassinés en territoire dominicain : Jean Duversaint, originaire de Jacmel, âgé de 65 ans, et Maurice Delva, âgé de 49 ans.
« L’état de santé de la victime s’est détérioré entre les mains des agents d’immigration dominicains, et elle a succombé dans l’indifférence de ces derniers le 4 juillet 2024, jour de sa déportation. Le pire, les autorités d’immigration ont tenté de déposer le cadavre à la frontière de Belladères-Elias Piña sans explication. Grâce à la vigilance de la population locale, les agents ont été contraints de rebrousser chemin avec le corps sans vie », peut-on lire dans le communiqué de presse.
L'organisation déplore qu'aucune entente n'ait été trouvée entre les proches des victimes, en dépit de leurs démarches auprès de l'État dominicain pour obtenir justice, mais au contraire, elle dénonce l'étouffement de l'affaire par les autorités dominicaines.
Dans le communiqué parvenu à la rédaction du journal, le GARR a fait savoir que seules des décisions réalistes et concertées visant la paix, l’harmonie entre les deux pays, la justice et le respect mutuel peuvent aider à résoudre durablement un certain nombre de problèmes issus de cette migration.
Les autorités haïtiennes et dominicaines sont invitées à adopter des mesures pour décourager les pratiques de recrutements clandestins qui continuent d’aggraver la situation précaire des Haïtiens et des personnes d’ascendance haïtienne en République dominicaine. Elles sont également invitées à négocier dans les plus brefs délais un accord global sur la question migratoire prenant en compte les intérêts des immigrants de longue date et ceux de leurs descendants.
Le GARR préconise le contrôle des conditions de rapatriement par des structures compétentes ainsi que l’organisation et la réglementation équitable des échanges commerciaux entre les deux pays.
Habitué à l'impunité de l'État dominicain et au laxisme de l'État haïtien face aux traitements inhumains infligés aux ressortissants haïtiens sur le sol voisin, le GARR interpelle vivement les autorités des deux pays, notamment le service diplomatique haïtien, à s'emparer de ces deux dossiers afin que lumière soit faite et justice rendue aux familles des victimes.
L’organisme plaide aussi en faveur du renforcement « de la représentation diplomatique d’Haïti en République dominicaine afin de pouvoir répondre plus facilement et efficacement aux besoins de ses ressortissants dans ce pays ».
Gerard H. Resil