Les syndicats de transport terrestre dénoncent l'insécurité et la dégradation des infrastructures routières

Les syndicats du transport terrestre alertent les autorités concernées sur la dégradation des routes nationales, qui représente un danger pour les transporteurs et usagers. Ils exhortent ainsi les responsables à réparer les voies abîmées.

 

Les routes nationales reliant la capitale haïtienne à des villes de province sont très dégradées. Le manque d'entretien, le trafic et le temps ont conduit à une détérioration de la chaussée. Des nids de poule et tant d'autres déformations des artères font le lot quotidien des transporteurs de la région métropolitaine de Port-au-Prince et des chauffeurs interurbains. Ils indiquent que ces dégradations abîment leurs véhicules et sont souvent à l'origine des accidents de circulation.

 

Les automobilistes déplorent les dommages qui nécessitent très souvent des réparations coûteuses et qui sont parfois au-dessus de leurs moyens. « Les routes nationales sont en mauvais état depuis plus de trois ans, cela affecte énormément le secteur du transport, nos voitures subissent constamment des chocs violents et persistants et les ressorts de nos véhicules sont très souvent amochés. Le comble, les pièces de rechange sont à la hausse, nous ne pouvons pas les acheter », a expliqué Méhu Changeux, président de l'Association des propriétaires et chauffeurs d'Haïti.

 

De son côté, le syndicaliste Jacques Anderson Desroches peint un sombre tableau des infrastructures routières. Les routes nationales numéro 1, 2, 3 sont en très mauvais état, ainsi que la route assurant les trajets Croix-des-Bouquets/Malpasse et la frontière haïtiano-dominicaine. Sur la nationale No1, à Cité Soleil, Carrefour Drouillard, Sarthe pour arriver à Bon-Repos, l'artère est entachée de crevasses et de nids de poule, de la Ville des Gonaïves jusqu'au Cap-Haïtien. C'est le même cadre sur la No2 en commençant par Portail Léogâne jusqu'à Carrefour. Les routes sont aussi dégradées dans une bonne partie de la Cité d'Anacaona, à Petit-Goâve et Miragoâne, a-t-il décrit.

 

M. Desroches attribue ces dommages à un défaut d'entretien de la chaussée par l'État et à une mauvaise gestion des pavés qui sont considérés comme des décharges à ciel ouvert, souvent recouverts d'eaux boueuses, de détritus, soulignant également que les nombreux cas de pneus enflammés installés sur les routes lors des mobilisations populaires ont aggravé leur état. « Nos routes sont à l'ancienne, nous avons des infrastructures routières archaïques, nous n'arrivons toujours pas à avoir un transport moderne comme les autres pays », a-t-il lancé.

 

Ajouté à tout cela, l'insécurité a augmenté le calvaire des conducteurs. Les multiples postes de péage installés dans les entrées nord et sud de la capitale ont décapitalisé les membres du secteur et contraint de nombreux chauffeurs à abandonner leur activité. « À côté des problèmes d'infrastructures, l'insécurité a aggravé notre situation. Des transporteurs qui ne pouvaient plus réparer leurs véhicules, vu qu'ils ont versé leurs économies aux bandits qui leur ont imposé un droit de passage, ont laissé leur gagne-pain. Ce qui a produit une baisse du régime de travail », dit-il. Ajoutant que plus d'un million de motocyclettes et près de 300 000 véhicules assurent quotidiennement le transport en commun et que près de 5 à 6 millions de personnes dépendent directement du secteur.

 

Ainsi, les syndicalistes demandent au gouvernement de rétablir l'ordre et la sécurité pour faciliter la libre circulation des personnes et des biens dans le pays. Tout en les invitant à élaborer un plan de soutien pour les petites et moyennes entreprises décapitalisées par le climat d'insécurité délétère, notamment les transporteurs, en créant une porte d'entrée économique. Ils exhortent les autorités concernées à standardiser et à moderniser le secteur du transport.

 

Sheelove Semexant

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES