L’Organisation des Citoyens pour une nouvelle Haïti (OCNH) a organisé, ce jeudi 1er août 2024, une séance de causerie avec les organisations de la société civile, la Police nationale d’Haïti et les acteurs du système judiciaire. Au cours de ces échanges, ils ont abordé les défis et les perspectives liés à l’insécurité.
Les discussions de cette journée ont tourné autour de la collaboration entre la police nationale et la population, faisant référence à l’appel du commandant en chef de la PNH, le Mariage/Police/Population, mais également autour d’une synergie entre les autorités judiciaires et policières pour mettre fin au règne de l’impunité afin de regagner la confiance des citoyens.
Dans son allocution d’ouverture, le directeur exécutif de l’OCNH, Me Camille Occius, a attiré l’attention des participants, et du peuple haïtien en général, sur la nécessité de définir les modalités de cette coopération afin que chaque Haïtien soit bien imbu du rôle qui lui est propre dans cette initiative qui vise à combattre de commun accord l’insécurité qui mine la nation. « Nous devons savoir s’il y a aussi question d’application de la justice populaire dans cette collaboration », se demande-t-il.
De ce fait, le défenseur des droits humains estime que cette rencontre est une occasion pour les participants de faire part de leurs préoccupations concernant cette approche et de proposer des alternatives pouvant être utiles aux autorités concernées. Soulignant qu’ils auront la possibilité de définir ensemble le rôle et la participation des organisations de la société civile, de la police nationale et des acteurs de l’appareil judiciaire dans cette lutte pour le rétablissement de la paix en Haïti.
Le membre de la basoche informe que ces propositions seront compilées dans un cahier de doléances et transmises aux autorités concernées, tout en espérant que ces dernières tiendront compte des remarques. Il annonce la tenue de prochains ateliers de discussions pour continuer à débattre sur ce sujet.
Présent à ce débat, le doyen du tribunal de première instance de Port-au-Prince, Me Bernard Saint-Vil, encourage la population haïtienne à se fier au gouvernement, en leur fournissant des informations confidentielles capables d’améliorer leur travail. « Quand vous trouvez un gouvernement qui fait montre de toute bonne volonté pour résoudre les problèmes auxquels vous êtes confrontés, vous devriez lui faire confiance. C’est dans cette optique que je vous recommande de mettre toute votre confiance en vos autorités », a-t-il lancé.
L’inspecteur général en chef de la PNH, France Thermilus, réitère l’appel du directeur par intérim de l’institution en plaidant en faveur d’une police communautaire. « La population seule peut nous fournir des renseignements efficaces et efficients. Nous sommes conscients du manque de confiance, mais seule une bonne collaboration entre la PNH et la population peut aider à combattre ce fléau », dit-il.
Le secrétaire général de l’association des journalistes haïtiens (AJH), Jacques Desrosiers, a soulevé le problème de l’impunité comme l’ultime raison de cette méfiance envers les responsables gouvernementaux. Le travailleur de presse en veut pour l’absence de procès pour les chefs de gangs appréhendés et de poursuites judiciaires pour les policiers indexés comme étant de connivence avec les bandits, et pour les magistrats non certifiés pour absence d’intégrité morale ou autres.
Ainsi, M. Desrosiers plaide tout d’abord en faveur d’une symbiose entre le système judiciaire et la police nationale pour procéder aux arrestations et assurer les suivis, bien avant d’envisager toute coopération avec la population.
Sheelove Semexant