Lors d'une conférence de presse tenue ce mardi 1er octobre 2024, la structure politique «Nou P ap Konplis» a qualifié les cent premiers jours du gouvernement de catastrophe, tant sur le plan politique, économique que social.
Depuis le 12 juin 2024, les membres du gouvernement ont été installés, chacun avec une feuille de route visant à rétablir la sécurité, mettre en place un Conseil électoral provisoire (CEP), organiser une conférence nationale et organiser des élections dans un délai de deux ans. Toutefois, la structure «Nou P ap Konplis», qui se présente comme étant aux côtés de la population, se dit insatisfaite des actions du gouvernement, notamment sur le plan économique. Selon elle, les autorités tardent trop à agir sur les dossiers urgents afin d’améliorer la situation de la population.
« Au sein de notre structure, nous avons adressé plusieurs demandes au gouvernement, dont la modification du décret du 17 juin 2022, qui a retiré le droit des citoyens de recevoir leurs transferts d’argent en dollars. Ce décret a eu des conséquences majeures sur le quotidien de la population », a déclaré Ricardo Fleuridor, porte-parole de cette structure.
D’un autre côté, l’activiste politique a salué les efforts déployés par la police pour assurer la sécurité de la population, tout en soulignant que des résultats concrets ne pourront être obtenus que si les responsables équipent adéquatement les forces de l’ordre. M. Fleuridor a insisté sur le fait qu’il doit y avoir davantage de progrès pour démontrer la responsabilité de l’État envers le peuple, en prenant toutes les mesures nécessaires pour soutenir la Police Nationale d’Haïti (PNH), l'une des principales institutions chargées de lutter contre les gangs armés.
Plus loin, il a dénoncé les fausses informations qui portent atteinte à l’image de l’institution policière, en appelant à une meilleure protection des agents des forces de l’ordre.
Pour sa part, Jonathan Renoix, membre de « Nou P ap Konplis», a exprimé son insatisfaction quant aux résultats du gouvernement sur le plan politique. D'après lui, le Conseil électoral provisoire aurait dû être opérationnel, mais à ce jour, il reste incomplet. De plus, l’organe de contrôle de l’action gouvernementale, qui devrait également être en fonction, est toujours absent, sans compter le Conseil de sécurité nationale, un des points de l’accord du 3 avril, qui n’a toujours pas été respecté. Selon M. Renois, cela témoigne de l’incapacité des dirigeants actuels.
Par ailleurs, la situation plonge les membres de la structure dans une profonde inquiétude, d’autant plus que les deux dernières années ont laissé un goût amer. Ils espèrent toutefois obtenir des résultats tangibles de la part des nouveaux dirigeants.
En parallèle, M. Renois a également évoqué l’absence de l’État dans le soutien aux parents à l’occasion de la rentrée scolaire. Il espère que cette année, la population bénéficiera de l’assistance promise par les autorités, qui ont annoncé qu’environ 261 000 parents recevraient une subvention de 20 000 gourdes.
Yasmine Sanon