Depuis l'aggravation de la situation sécuritaire dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, des centaines de familles ont rejoint les rangs des déplacés. C’est le cas des habitants de quartiers tels que Solino et Caravelle, pris d’assaut par les gangs de « Viv Ansanm ». Des dizaines de résidents des zones affectées se sont réfugiés dans des camps de fortune.
L’insécurité persistante dans la capitale continue de forcer des milliers de personnes à fuir pour échapper à la terreur des bandits, qui laissent derrière eux des traces de destruction par le feu. En conséquence, des centaines de familles se retrouvent dans des camps de déplacés, augmentant ainsi la population de ceux qui y résidaient déjà. Plusieurs sites, dont les locaux du ministère de la Communication à Bois-Verna, accueillent désormais des résidents de Solino, ainsi qu'une proche de Carrefour-Feuilles, déjà présente dans cet espace depuis environ un an.
Dans ces camps d'hébergement provisoires, comme l’a souligné l’un des responsables, les conditions se détériorent de plus en plus. Compte tenu de l’augmentation du nombre de déplacés, il devient de plus en plus difficile de répondre aux besoins primaires, laissant les hébergés dans une situation désespérée. Malgré leurs attentes vis-à-vis des autorités de l’État, ils ressentent un profond mépris pour leur cas, qui nécessiterait pourtant un accompagnement urgent.
Ce 29 octobre, plusieurs déplacés de Solino ont été remarqués sur l’avenue John Brown (Lalue), cherchant à rejoindre des camps au centre-ville pour trouver un abri, bien que ces zones-là ne soient également pas à l’abri des criminels. En effet, des tirs d’armes automatiques résonnent presque chaque soir non loin de l’avenue Magloire Ambroise, à proximité du marché Salomon, déjà attaqué les mois précédents.
Une jeune femme d’une vingtaine d’années, souhaitant garder l’anonymat, a confié que dans ces espaces, les déplacés s’entassent chaque soir pour trouver un peu de repos. Lors des intempéries, la situation devient chaotique ,les sites sont souvent inondés d’eau stagnante, emportant leurs affaires et les empêchant parfois même de dormir.
Elle a ajouté que depuis l’escalade de la violence des gangs dans les quartiers de Carrefour-Feuilles, Solino, Bas-Delmas et d’autres zones de Port-au-Prince, les dirigeants de l’État n’ont rien fait pour secourir les déplacés, qui ne savent plus où se tourner durant cette période tumultueuse. Rappelons que, le mois prochain, cela fera deux ans que des milliers d’habitants ont fui la localité de Carrefour-Feuilles, dans la deuxième circonscription de Port-au-Prince, après que des gangs ont envahi la zone, pillé leurs effets et incendié leurs maisons.
Veron Arnault