Le responsable de la Force nationale pour la démocratie (FND), Serge Jean Louis, critique le Conseil présidentiel de la transition pour sa façon de diriger le pays, malgré l’aggravation de la crise. L’homme politique assure qu'à la base, le CPT n’a jamais été fondé sur base de compromis politiques entre les différents acteurs de la classe politique.
Selon l’ancien député Serge Jean Louis, les conseillers présidentiels ne font que défendre leurs intérêts personnels à la tête du pouvoir. L’accord du 3 avril avril qui a été signé entre les acteurs ne fait pas référence à la classe politique haïtienne. «Une grave erreur s’est produite. Le conseil présidentiel de la transition n’a rien à voir avec le secteur politique haïtien. Il s’agit entre autres de neuf représentants de d’entités politiques, de la société civile et du secteur privé des affaires qui ont trouvé une entente avec la CARICOM pour mener la transition. Le peuple n’a donné de mandat à quiconque pour diriger cette transition. Il n' y a aucun avenir avec ces conseillers présidentiels qui n’ont pas fait preuve de respect pour l’accord qu’ils ont eux-mêmes signé en vue d’orienter le pays durant cette période de transition», a t-il lancé.
Étant membre signataire du congrès de Ouanaminthe, Serge Jean Louis a une fois de plus réitéré sa position en exigeant un exécutif bicéphale, comme c’est prescrit dans la constitution haïtienne. Dans cette résolution, les articles 1 et 2 prévoient de doter le pays d’un président provisoire comme Chef de l’État et d’un Premier ministre Chef de Gouvernement, en ce sens, ce président provisoire doit être de la Cour de cassation parmi les juges régulièrement nommés et dont le parcours n’est sujet à caution ; pour le Premier ministre, le processus doit se faire en consultation avec les forces politiques, la société civile et le secteur privé des affaires sur la base des critères :
de moralité : être au-dessus de tout soupçon, n'avoir jamais été condamné à une peine afflictive ou infamante ni poursuivi en justice ou dénoncé par la clameur publique, avoir des références d'engagement citoyen pour le changement vérifié et d'honnêteté démontrée etc.
En outre, Serge Jean Louis et l’ensemble des signataires du Congrès de Ouanaminthe restent pessimistes quant à des mesures de redressement de la situation que peuvent prendre les représentants des secteurs au sein du CPT. «C’est un Conseil échoué», expriment-ils. Pour remédier à la situation, le leader de la FND propose une série de dialogue entre les différents de la vie nationale, sans exception aucune, afin de trouver une solution à cette crise qui a déjà trop duré. Plus loin, il avance qu’aucune élection n’est possible dans ce contexte.
Oberde Charles